Maîtriser les technologies comme l’automatisation, les algorithmes et l’intelligence artificielle, intégrer des professionnels ultra spécialisés  ne sont pas les seules composantes nécessaires aux organisations pour affronter l’économie numérique. Parmi les critères de recrutement, les soft skills ou compétences comportementales d’un candidat sont un potentiel de plus en plus recherché. Et il se cultive.

L’humain dans l’entreprise a toujours une sacrée longueur d’avance sur les robots. Et il la conservera. Grâce à leurs qualités personnelles, en marge de leurs savoir-faire purement professionnel, salariés et managers détiennent des talents que souvent, ils ignorent.

Les soft skills, ces compétences indispensables

Compétences humaines, comportementales, relationnelles, émotionnelles, savoir-être ou compétences douces selon les textes : le champ des soft skills, par opposition aux hard skills ou compétences techniques, englobe de nombreuses aptitudes personnelles, de plus en plus valorisées dans l’univers professionnel. Pourquoi ? Parce qu’elles facilitent, entre autres, la collaboration, la créativité, l’adaptabilité au sein d’une organisation.

Dans une enquête intitulée ‘’Future of Jobs’’, le Forum économique international a souligné l’intérêt de ces capacités, jugées essentielles d’ici 2020 sur le marché du travail. Elles ont été résumées en 10 points par le réseau de recrutement Randstad.

Développer ses soft skills pour améliorer son bien-être au travail

Bien vivre son métier, adoucir le travail en le rendant plus agréable et plus efficace à la fois sont au cœur d’un ouvrage ‘’Le Réflexe Soft Skills, les compétences de leaders de demain’’ édité en 2014 et qui fait toujours référence. Il complète de manière pratique les compétences listées par l’enquête ’Future of Jobs’’ en proposant une méthodologie pour améliorer ses capacités à prendre la parole, à avoir confiance en soi, à gérer son stress, améliorer sa concentration, son empathie, travailler la cohésion d’équipe et la motivation.

« Ces compétences se travaillent au niveau individuel et collectif… pour cultiver les richesses humaines… et rendre les organisations plus résilientes au changement» précisent les 3 co-auteurs, également co-fondateurs de l’agence creapreZent.

Cette structure de coaching propose conférences et ateliers dédiés aux Soft Skills pour les écoles post-bac et les entreprises. Et ce type de formation peut apporter de réels bénéfices à l’entreprise. Enseigner les soft skills accroît la productivité et la fidélisation des collaborateurs de 12 %, offrant un retour sur investissement de 256%, selon les conclusions d’une étude de l’Université du Michigan.

Les soft skills intégrés en formation initiale

Pour la pertinence des étudiants et la performance des établissements du supérieur à former les professionnels de demain, ces compétences personnelles deviennent aussi des paramètres importants. L’enseignement des soft skills fait par exemple partie des critères du classement Times des meilleures universités mondiales en matière d’employabilité.

En France, le développement de ces aptitudes composent par exemple 20% du cursus à l’IMM, Institut de l’Internet et du Multimédia qui forme aux métiers du marketing et de la communication digitale. De l’aveu d’un de ses responsables, « la capacité à travailler en équipe, le leadership, le sens des responsabilités ou l’autonomie sont des savoir-être indispensables à la valorisation du savoir technique ». Et ils aideront ces futurs professionnels à évoluer dans leur parcours professionnel.

Les soft skills deviennent aussi des compétences développées dans certaines écoles de commerce et d’ingénieurs. Elles visent à valoriser la capacité des étudiants à mieux se connaître, au travers par exemple d’ateliers de pleine conscience, pour apprendre à « travailler dans l’incertitude, la complexité, l’innovation» selon le directeur du département Soft Skills et transversalité du pôle Léonard de Vinci. Développer ces aptitudes apporte « des outils de différenciation par rapport à d’autres candidats au profil académique identique », prône l’École de Management Léonard de Vinci. Elle articule d’ailleurs une semaine dédiée aux soft skills autour de thématiques liées à la créativité, l’assertivité, la communication orale, le leadership et le process de communication.

Pour les ingénieurs, savoir communiquer est aussi un nouvel point clé pour leurs missions, dans la mesure où « l’ingénieur est devenu une interface entre la technique et les fournisseurs, entre les clients et son entreprises » analyse le directeur de formation de l’Ensta Bretagne.

Sources : WeForum, Randstad, Studyrama, Les Echos Start, Forbes, Michigan Ross, Le Monde