Grâce à la co-innovation autour de la technologie Blockchain, les frontières s’estompent entre les secteurs de la banque et celui des experts en nouvelles technologies, des plus grands acteurs comme Microsoft ou Intel aux jeunes entreprises. Et les alliances continuent de se nouer.
Le consortium européen LabChain a été créé en 2015 comme espace d’expérimentation des possibles avec la Blockchain. La Caisse des Dépôts est à l’origine de cette initiative dont l’objectif est de « mutualiser les démarches d’exploration et d’anticiper collectivement les opportunités et impacts de cette rupture technologique, en priorité dans les métiers de la banque, finance et assurance ». Avec des groupes-projets spécifiques, le consortium a déjà travaillé sur plusieurs cas d’étude et d’expérimentation dont l’identité numérique et les données de connaissances clients, une plate-forme pour la sécurisation des smart contracts.
26 organismes financiers et start-ups ont déjà rejoint le LabChain depuis son lancement. Les dernières en date sont les start-ups FinTech Scorechain, Stratumn, Utocat issue d’Euratechnologies à Lilles, ou dans un périmètre plus généraliste BELEM ainsi que Groupama, Allianz, RCI Bank and Services et la société de gestion d’actifs OFI Asset Management.
Enterprise Ethereum Alliance avec JPMorgan Chase et Microsoft
La concurrence va être rude pour le LabChain de la Caisse des Dépôts. L’Enterprise Ethereum Alliance (EEA) vise l’association de multinationales pour expérimenter la Blockchain avant un déploiement à plus à grande échelle entrevu d’ici 3 à 7 ans.
Avec ce regroupement, c’est un vaste écosystème autour des futurs besoins des entreprises Fortune 500 qui s’est récemment créé autour de la plate-forme open source Ethereum. Sont impliqués dans les projets : des banques comme JPMorgan Chase aux USA, ING aux Pays-Bas, Santander et BBVA en Espagne, UBS et Crédit Suisse, BP pour l’industrie pétrolière, des leaders de la technologie comme Microsoft ou Intel et plusieurs jeunes entreprises spécialisées dans les infrastructures et applications spécifiques à la Blockchain.
SETL, cette start-up qui recrute des grands noms de la finance
Avec SETL, le mélange des genres entre start-up et grands managers de la finance est acté. Cette jeune pousse britannique a été créée en juillet 2015, après 3 années de R&D autour du potentiel d’une Blockchain privée orientée B2B. Son objectif : faire disparaître les intermédiaires pour les transactions et faire économiser potentiellement des millions aux organismes bancaires.
Le potentiel de cette innovation séduit les plus grands profils, et accessoirement investisseurs. Pour assurer son développement, cette start-up a très vite nommé à son conseil d’administration de hautes personnalités du secteur financier, l’ex gouverneur de la Banque d’Angleterre ou l’ex-président de Barclays et de Morgan Stanley. Des nominations jugées par les médias comme des ‘’coups de maître’’. Et pour cause, ces personnalités ont rejoint une très jeune pousse dont l’histoire dit qu’elle a été lancée, non pas dans un garage comme aux USA mais dans la salle à manger d’un des initiateurs, un environnement a priori bien moins feutré que ceux dont sont issus ses nouveaux cadres dirigeants. Mais ne vous y méprenez pas, SETL est certes une start-up, mais pas lancée par des apprentis entrepreneurs de moins de 25 ans. Le projet a été mûrement réfléchi par une petite équipe expérimentée, déjà rôdée aux problématiques des échanges bancaires, de la technologie et de la sécurité. SETL emploie actuellement 24 personnes mais travaille sur une dizaine de projets avec plusieurs banques centrales dans le monde.
Pour gérer son bureau parisien, nouvellement ouvert et qui vise les acteurs de la zone euro, SETL a également convaincu un ancien haut fonctionnaire du Trésor.
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Sources : Caisse des Dépôts, ITEspresso, Assurance & Banque 2.0, La Tribune, ZDNet, Business Insider, L’Usine Digitale, Next Finance