Soigner grâce à la réalité virtuelle est déjà possible, former les médecins de demain également. Que ce soit en formation ou pour opérer, la médecine du XXI siècle profite de la réalité virtuelle pour mieux soigner. Les conditions d’immersion en 3D offertes par cette technologie améliorent l’apprentissage des élèves pour le plus grand bien des patients.

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La réalité virtuelle est utilisée pour aider et soigner les malades dans de plus en plus de domaines comme l’anxiété, le stress, la malvoyance, les phobies, ou encore les troubles mentaux. Elle sert aussi dans la formation des professionnels de santé. Les médecins de demain sont déjà plongés dans la réalité virtuelle pour des résultats bien réels auprès de leurs patients.

Simulations et plateforme virtuelle pour enseigner

SimforHealth

La start-up bordelaise SimforHealth, appartenant au groupe Interaction Healthcare, est spécialisée dans l’e-santé pour les professionnels. Lors du dernier CES de Las Vegas, SimforHealth a présenté une expérience en réalité virtuelle pour les étudiants en médecine. Le projet plonge les élèves dans un monde virtuel où ils incarnent un médecin qui doit faire face à une situation urgente et gérer son stress. «L’immersion dans un univers 3D est particulièrement favorable à l’apprentissage de la gestion du stress et à la prise de décision rapide», explique la chef de projet international, Sophie Campion, au site frenchweb.fr. SimforHealth a également dévoilé à Las Vegas MedicActiv, une plateforme internationale de consultation et de diffusion de cas cliniques virtuels pour les professionnels de la santé. Les établissements pourront y proposer leurs propres cas. MedicActiv doit améliorer la formation initiale et continue dans le secteur médical afin de la rendre «plus immersive, réaliste et collaborative», confie Jérôme Leleu, CEO de SimforHealth et d’Interaction Healthcare à Frenchweb.

Du bloc opératoire au casque Hololens

L’immersion dans la réalité virtuelle à l’aide d’un casque permet d’essayer les techniques opératoires et les différents dispositifs médicaux, comme le montre l’expérience du collège royal de chirurgie d’Angleterre à Londres avec les casques Hololens.

Les enseignants utilisent ainsi les nouvelles technologies basées sur les réalités virtuelles, mixtes et augmentées pour former les apprentis chirurgiens.

D’après le quotidien anglais The Guardian, le collège royal teste actuellement différents dispositifs technologiques, comme le casque de réalité mixte HoloLens. Shafi Ahmed, membre du conseil d’administration du collège, explique que, « Dans les cinq prochaines années, je pense que la plupart des gens apprendront avec les réalités augmentées, virtuelles et mixtes. […] Nous reconstruisons le Collège pour 2020. Dans ce nouvel environnement, il n’y aura pas d’espace prévu pour travailler sur les cadavres. Cela va vraiment révolutionner 200 ans de formation chirurgicale. Deux tiers de la population, cinq milliards de personnes sur sept milliards, n’ont pas accès à une chirurgie sûre et abordable.»

Le potentiel de la VR en médecine est immense et pourra être renforcé par des technologies complémentaires pour les sensations de toucher. A Tokyo par exemple, l’ordinateur holographique autonome HoloLens a servi à préparer une opération chirurgicale robotisée de la prostate. La réalité mixte a permis aux médecins de visualiser des modèles anatomiques en 3D spécifiques au patient, afin de retirer la tumeur en toute sécurité.

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L’application Revinax : la réalité virtuelle au service de la formation des professionnels de santé

Chef de clinique en neurochirurgie au CHU de Montpellier, le Dr Maxime Ros a créé une application de réalité virtuelle pour faire opérer les étudiants dans un bloc afin d’améliorer la qualité du geste chirurgical dans des conditions quasi réelles. Baptisée Surgery, l’application permet aussi aux médecins confirmés de s’entraîner sur de nouvelles techniques. «Plongés dans la peau du chirurgien ou de l’IBODE (infirmière de bloc opératoire), les usagers de nos outils de formation acquièrent rapidement les connaissances et spécificités des différents temps d’une technique chirurgicale», explique la société Revinax, créatrice de cette application. «Nous établissons une réponse sur-mesure pour chacune des opérations et dispositifs. Nous disposons d’une équipe formée et spécialisée dans l’acquisition des données qui seront retranscrites dans le logiciel de formation en réalité virtuelle.»

L’application Surgevry fonctionne sur Android et iOS via un masque de réalité virtuelle sans fil. En portant ce masque, l’élève entre dans un bloc dans le rôle du chirurgien. « En utilisant le casque de réalité virtuelle, vous vous trouvez à la place du chirurgien et vous voyez ses gestes comme si c’était vous qui réalisiez l’intervention», précise le Dr Maxime Ros. «Même si vous ne faites pas réellement le geste, votre cerveau enregistre cette opération et vous gagnez en savoir ».

Aujourd’hui, la société Revinax se déplace pour filmer les interventions et dispose d’une quarantaine de films. Elle souhaite à terme les enregistrer à distance et les envoyer directement vers une plateforme VR.

Former tous les professionnels de la santé

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La formation virtuelle en médecine ne se limite pas au bloc opératoire. Tous les professionnels de santé appelés à exécuter des gestes médicaux peuvent utiliser la VR pour apprendre. Une technologie particulièrement utile dans les pays en voie de développement comme l’explique le Dr Rox sur le site du CHU de Montpellier, « Aujourd’hui tout le monde a un smartphone. Il est plus facile pour les soignants de se former à des accouchements par exemple ou des interventions simples grâce au casque, que de se déplacer dans une capitale ou un centre de formation. »

Le projet a été présenté au Parlement européen de la Santé et a gagné le prix de la meilleure Start Up 2016 au salon Laval Virtual 2016 (salon de renommée internationale) parmi 36 start-ups du secteur de la réalité augmentée et de la réalité virtuelle.

L’utilisation de la réalité virtuelle dans la formation des médecins de demain est un réel progrès dans la transmission du savoir-faire et des techniques. Cette technologie améliore notamment l’efficacité des apprentissages par des mesures cognitives connues et fait disparaître les contraintes géographiques.

 

Sources : RSLNMagFrenchWeb.frLickUsine Digitale