Après des années complexes, le marché de la musique est en passe de réussir sa transformation numérique. Le marché des ventes physiques est en recul, mais celui des ventes numériques dope le marché de la musique qui est en croissance pour la première fois depuis trois ans en France d’après les derniers chiffres du SNEP. De bons résultats possibles notamment grâce à l’évolution des infrastructures du secteur.

Selon une étude* du SNEP, (Syndicat National Edition Phonographique), en 2016 41% des revenus du marché provenait de la consommation numérique, soit une hausse de 5 points par rapport à 2015. C’est le marché digital, avec une hausse de 19,5% qui tire le secteur. Le marché physique accuse encore une baisse de -2,5% en 2016, malgré une bonne résistance. Pas de mystère pour le SNEP, ces bons résultats sont là grâce au streaming et aux plateformes Spotify, Deezer et Apple Music. « Les revenus du streaming progressent de 44% dont +51% pour les abonnements audio et +18% pour le streaming financé par la publicité. Ces résultats reflètent le succès du streaming», souligne Stéphane Le Tavernier, président du SNEP et de Sony Music France.  « Un tiers de la population française écoute désormais de la musique en streaming  soit plus de 22 millions d’utilisateurs ».

Cette nouvelle manière d’écouter et d’acheter de la musique est donc entrée dans les mœurs, quel que soit l’âge des utilisateurs. Aujourd’hui 30% des streamers ont plus de 50 ans (Baromètre MusicUsages SNEP/ GFK). Par ailleurs 82% des utilisateurs écoutent la musique au moins une fois par semaine en streaming, 38% chaque jour et 54% des 15-29 ans.

Pour accompagner la transformation numérique de la musique, les nouveaux géants du secteur investissent dans les performances de leurs réseaux et de leurs datacenters, afin de délivrer l’offre musicale en streaming aux millions d’utilisateurs.

Lancée en juin 2015, la plateforme Apple Music compte déjà 40 millions d’auditeurs uniques en février 2017, soit plus que Spotify, et environ 20 millions de clients payants, contre 50 pour Spotify. Une croissance rapide grâce à des investissements de la firme pour améliorer les performances de son réseau et faire évoluer ses datacenters afin de délivrer un service de qualité. D’après Bloomberg, Apple a créé dès le lancement de la plateforme un réseau très haut débit pour assurer la délivrance des contenus. Ce réseau doit relier les 4 datacenters Apple en Californie, Nevada, Oregon et Caroline du Nord, ainsi que différents hubs Internet dans certaines villes américaines. Apple a ainsi inauguré son CDN (Content Delivery Network) lors de la mise à jour iOS8 et renforcé son réseau. Le géant de Cupertino a inévitablement investit dans ses datacenters avec notamment la transformation de l’usine GT Advances en Arizona en datacenter, pour la somme de 2 milliards de dollars. En Europe, c’est en Irlande et au Danemark que la firme à la pomme a installé deux nouveaux datacenters écologiques pour un coût de 1,7 milliard d’euros.

Chez Deezer, on compte 700 serveurs en propre et 4 datacenters dont le groupe français est propriétaire. Présent dans 180 pays, Deezer a installé deux datacenters en Ile de France, un à New York et le dernier à Singapour. Le français reste ainsi dans la course face aux géants américains en offrant une excellente qualité de service.  « Il faut anticiper la charge pour commander à temps les serveurs, les configurer, les installer. Avec une règle d’or : ne jamais dépasser 30 % d’utilisation des ressources serveur (CPU, RAM…)» explique Aurélien Hérault, VP Product de Deezer au JDN. « Un seuil qui permet à Deezer d’absorber sa croissance organique mais aussi les pics de charge, comme au nouvel an, période lors de laquelle le trafic est multiplié par quatre.»

*Chiffres sources SNEP : 1er semestre 2013 / Marché de la musique 2007-2010 / Musique numérique 2011 et 2012 / Musique numérique 2013 et 2014 / Musique numérique 2015/2016

Sources : ZDNet, Silicon, Mac4Ever, TechCrunch, JDN