Si l’intelligence artificielle ne peut pas encore remplacer les médecins, elle les aide aujourd’hui, à l’image des professionnels de l’imagerie médicale qui sont 82% à affirmer que l’IA peut améliorer la pertinence de leurs décisions cliniques. Ils sont même 80% à penser que celle-ci peut permettre d’optimiser leur productivité*.

Les radiologues se préparent à l’imagerie de demain et notamment à l’impact des big data, de l’intelligence artificielle et du deep-learning. Si l’idée qu’à terme l’intelligence artificielle puisse se substituer au radiologue d’ici 2030 reste utopique pour plus de 66% des sondés de l’enquête de la Société Française de radiologie, en revanche plus de 70% des radiologues utilisent aujourd’hui les nouvelles technologies dans leur métier. Les radiologues interrogés plébiscitent ainsi un diagnostic partiellement automatisé.

Dans une conférence lors des de la 65e édition des JFR à laquelle Econocom participait, Vincent Champain , directeur général de GE Digital, a présenté 4 technologies majeures pour la radiologie, les data sciences, le cloud computing, les applications agiles et le machine learning. Dans l’étude menée par la SFR, 56% des radiologues sondés estiment que les technologies émergentes feront d’eux des «datascientists des données patients ». Selon ces professionnels, l’exploitation des big data va décupler leur appréciation des pathologies et des facteurs de risque. Grâce à la collecte des données fournies par les centres d’imagerie médicale, un algorithme pourra désormais détecter automatiquement une anomalie sur une image, la quantifier et la caractériser. La start-up israélienne AIdoc Medical a par exemple mis au point une intelligence artificielle capable de détecter des anomalies visuelles très fines dans les images d’un IRM ou d’un scanner afin d’assister le médecin dans son travail. Le médecin devient ainsi un “manager de l’information”, capable de classifier les patients et de poser un diagnostic fiable plus rapidement.

En juin dernier, un colloque sur l’intelligence artificielle organisé par le pôle de compétitivité Medicen à l’Institut Curie, se penchait sur les apports et les freins de l’IA en d’imagerie médicale. Les experts prévoient des changements profonds du métier de radiologue. Les techniques d’IA constituent d’après les professionnels le principal vecteur d’opportunités. Les industriels de l’imagerie médicale se positionnent ainsi de plus en plus sur le développement d’outils d’aide à la décision ou de diagnostic utilisant l’IA.

« Les radiologues doivent déjà utiliser l’imagerie au quotidien, donc la question n’est pas de savoir quand l’IA va impacter l’imagerie médicale, c’est plutôt comment elle va révolutionner cette discipline et comment les radiologues vont s’adapter aux transformations de leur métier ? », a conclu Guy Frija, vice-président du domaine d’activité stratégique imagerie diagnostique et interventionnelle du pôle Medicen Paris Région.

* Source : étude 2017 de la Société Française de Radiologie avec le soutien de GE Healthcare

Sources : Clubic, Le JDD, Thema Radiologie