Peut-on être geek en entreprise ? Si tous les métiers ne s’y prêtent pas forcément, la plupart des emplois urbains sont potentiellement concernés. Graphiste dans l’édition de mangas, Alice est une « gentille geek » assumée, qui s’est aménagée un poste de travail confortable et à son image. La jeune femme en est certaine : ces gadgets et accessoires la rendent plus efficace et productive.

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Lorsqu’elle se remémore son enfance, Alice se voit encore dévorant les bandes dessinées et les mangas de ses frères aînés. A l’adolescence, se sont ajoutés les romans de « fantasy » et de science-fiction. Neil Gaiman, Terry Pratchett, Connie Willis, Isaac Asimov, ou encore N. K. Jemisin comptent aujourd’hui parmi ses auteurs préférés. Intéressée par l’informatique -dès le collège, elle bricole des vieux PC avec son père dans le garage familial-, elle opte toutefois pour des études littéraires. Forcément, son look de geekette tranche avec celui, moins sophistiqué, de ses camarades. Elle suit en parallèle un cursus aux Gobelins, une célèbre école de graphisme parisienne, qui l’amènent plus tard à effectuer un stage dans l’édition. C’est la révélation : Alice va pouvoir allier son intérêt pour les mondes imaginaires et son métier de graphiste. Aujourd’hui âgée de 31 ans, elle travaille dans l’édition de mangas, ces bandes dessinées japonaises qui ont accompagné toute sa jeunesse. « C’est vrai que c’est parfois étonnant de se retrouver là. Je connais certains personnages depuis mon enfance. Et aujourd’hui, je suis amené à bosser dessus pour un projet ! », explique-t-elle. L’avantage, quand on travaille dans l’édition -surtout de BD-, c’est que les règles de vie commune sont plus souples, notamment concernant son espace de travail. « De ce côté-là, c’est très cool », assure Alice qui n’a pas mis longtemps à personnaliser son monde. « J’ai besoin de me sentir à l’aise pour bien travailler. Chez moi, toute seule devant mon ordinateur, je me laisserai aller. Dans une ambiance trop stricte, j’étouffe ! Ici, j’ai trouvé un bon compromis, tout le monde est content ».

Hub USB, chauffe-tasse, tablette Cintiq…

Du côté des accessoires, on constate très vite qu’Alice est passionnée par les chats et la série Doctor Who« J’ai des stylos, un porte-clef, une coque de portable, un mug…, j’ai aussi un bijou, que je porte souvent au bureau », égrène la jeune femme. « Je suis hyper fan ». Derrière son ordinateur trône d’ailleurs un hub USB Tardis, ce vaisseau en forme de cabine téléphonique dans lequel voyage le Doctor. « Comme j’ai quelques accessoires à brancher en USB et que je n’ai pas envie de me lever X fois pour les brancher, c’est très pratique et décoratif ! ». Côté matériel informatique justement, Alice a fait son choix : « Je suis définitivement Apple, même si je trouve certains aspects de leur politique commerciale exorbitants ». iMac, iPhone, iPad, mais pas de montre connectée : « Je n’y vois pas vraiment d’utilité, en tout cas pour mon usage ». Pour une mission plus technique, Alice utilise également une tablette Cintiq, signée Wacom. Elle utilise alors un stylet. Parmi les petits gadgets que s’est offert Alice, on trouve notamment un clavier étanche –« cela devenait nécessaire vu les quantités de thé que je bois »-, un chauffe-tasse avec un port-USB –« le premier accessoire qu’on m’a offert »-, mais également un petit ventilateur « qui m’a sauvé durant la canicule cet été ». Alice travaillant en général en musique, elle a également fait l’acquisition d’un casque Bose, avec laquelle elle écoute sa playlist enregistrée sur Deezer : « C’est tellement pratique et j’ai tout sous la main ». Deux fois par semaine, Alice court également à la pause de midi. Elle utilise alors des écouteurs de jogging Creative : « Ils sont légers et bien mieux adaptés que des écouteurs traditionnels qui tombent tout le temps », explique la jeune femme, qui ne se sépare jamais de son smartphone. C’est la fin d’une journée bien remplie, avec toujours un petit accessoire en plus pour la rendre plus agréable.

Même si les jeunes générations sont baignées toujours plus tôt dans le numérique, le « geek » reste une denrée rare que les entreprises peinent parfois à recruter. Selon une étude menée par Tech in France en 2018, près de deux entreprises sur trois connaitraient des difficultés à trouver « des profils techniques » dans le secteur du numérique.