Présenté à Las Vegas lors du dernier CES, le carnet de santé 2.0 du groupe La Poste est une application destinée au grand public et aux professionnels de la santé. Ce carnet va permettre la collecte de données et son traitement par les professionnels dans une perspective préventive. Un nouvel outil qui complète l’écosystème e-santé et concourt à la transition numérique du secteur médical.

Accessible depuis janvier dans les app stores Google et Apple

L’application La Poste eSanté prend le relais des carnets de santé papier qui sont attribués à la naissance. Cette version numérique peut ainsi être dépositaire du dossier médical de chaque individu afin de faciliter le suivi, la surveillance et la prévention. L’application est compatible avec les objets de santé connectés tels que les thermomètres, tensiomètres, pèse-personnes, glucomètres… quels que soient les fabricants, promet La Poste. Les patients pourront ajouter directement des informations et rassembler toutes leurs données afin de les conserver et de les transmettre à leurs médecins. « Je peux, par rapport à mon profil (mon âge, mon poids, ma taille, etc.) savoir si je suis en sous-tension, ou en surtension», explique à Europe 1 David De Amorim, Directeur Innovation à La Poste.

Cette application est un complément interactif au coffre-fort numérique personnel Digiposte + Ma Santé, qui centralise et partage les informations et documents médicaux, identifie les professionnels de santé et envoie des rappels. Les données médicales du carnet de santé sont stockées sur la plateforme sécurisée de la filiale Docapost du groupe qui est déjà l’un des principaux hébergeurs de données de santé en France.

Le Groupe La Poste propose un véritable écosystème de santé numérique

Un écosystème de santé numérique est ainsi ouvert aux professionnels du secteur médical : hôpitaux, médecins, laboratoires, mutuelles et assureurs. C’est le patient qui choisira de partager ou non ses informations personnelles. Les données envoyées aux médecins peuvent faciliter le suivi du parcours santé lors d’une pathologie chronique, mais également la surveillance post-opératoire. Des applications développées par des hôpitaux seront interconnectées à cet espace numérique santé, permettant ainsi de développer des services médicaux à domicile. D’après le Monde Informatique, plusieurs tests cliniques sont actuellement menés, ou vont être lancés, avec l’IRCAD et l’IHU de Strasbourg, l’Institut Hartmann et l’hôpital Bichat à Paris ainsi que l’Institut Giptis sur les maladies rares à Marseille. L’application La Poste eSanté se veut ainsi un outil préventif qui facilite la surveillance des utilisateurs et simplifie les diagnostics. Le groupe veut ainsi jouer le rôle de tiers de confiance et a signé des partenariats avec Tactio, Visiomed, Huawei et Terraillon.

Un outil de dialogue patient / médecin  

« C’est un outil de prévention et de surveillance médicale du patient à distance. Avec des alertes construites avec le médecin en cas d’hypertension, d’hypotension ou d’activité cardiaque élevée. On ne remplace pas le médecin, on crée un lien. On rapproche l’hôpital du domicile », souligne David De Amorim à Ouest France.

En plus de l’innovation côté prévention, ces outils numériques doivent faciliter le dialogue entre professionnels et patients. Le médecin peut ainsi montrer ce qui ne va pas à son patient à travers l’application grâce à une imagerie en 3D explique au Monde Informatique le professeur Luc Soler, de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Strasbourg. « Là, par exemple, on voit un abdomen avec un foie, et dans ce foie, on découvre une tumeur. Et je vais pouvoir décider l’acte thérapeutique optimal par le biais de cette image. Vous voyez que ça marche sur un simple smartphone. Avant, c’était compliqué d’expliquer au patient. Je devais lui montrer des images scanner, en noir et blanc. Là, c’est très facile, le gros organe ici en marron, c’est le foie, et ce qu’on voit à l’intérieur en bleu, ce sont les veines, et la tumeur, elle, est en vert. »   

D’après la Poste, cette transition numérique de la relation patient doit aussi permettre de lutter contre la désertification médicale.

Sources : La Poste , Le Monde Informatique , Ouest France