Le statut d’étudiant-entrepreneur existe depuis fin 2014 en France, et c’était une première mondiale. Depuis peu, il est aussi décliné en Belgique. Focus sur un dispositif qui permet de se former à la création d’entreprise et au développement d’innovation après le baccalauréat, et avec un diplôme spécifique à la clé.

En 2015, 1 jeune diplômé sur 10 souhaitait créer son entreprise selon une enquête Universum. La fièvre d’entreprendre semble être montée depuis. 1 jeune diplômé sur 2 aurait maintenant cette même envie selon le Baromètre 2017 de l’humeur des jeunes diplômés de Deloitte.

Plus besoin de patienter désormais. Devenir un(e) start-uppeur(e) et poursuivre un cursus post-bac à l’université ou dans une grande école n’est plus incompatible. Le Statut National d’Étudiant-Entrepreneur en France permet de conjuguer ces 2 aspirations, à partir du niveau bac. 2 ans et demi après la création de ce dispositif, 3 485 étudiants en France ont bénéficié ou bénéficient actuellement du statut.

Les avantages du statut étudiant-entrepreneur

Le parcours de l’étudiant-entrepreneur passe par un PEPITE (Pôle étudiant pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat). Il en existe au total 29,  dont 27 en France métropolitaine, 1 pour les Antilles-Guyane et 1 à La Réunion.

  • Avec ce dispositif, l’étudiant-entrepreneur bénéficie de formation à l’entrepreneuriat et à l’innovation et d’un double accompagnement personnalisé, par un tuteur académique et par des référents professionnels issus du monde de l’entreprise.
  • En marge de ressources numériques, tous les outils dans l’esprit ‘’learning by doing’’sont à disposition pour apprendre à entreprendre, valider un projet, faire un pitch. Des créations de projets fictifs et collaboratifs pour se rôder, des conférences, bootcamp, Demo day sont également au menu de Pépite Starter, le programme d’accompagnement intensif de 5 mois.
  • Un certificat de compétences entrepreneuriales ‘’Pépite Skills’’ est en test depuis la rentrée 2016 et il est basé sur 33 critères autour de 4 axes (comportement et esprit entrepreneurial, construire et lancer un projet).
  • Chaque année, les projets peuvent concourir pour le Prix Pépite avec à la clé plusieurs milliers d’euros de dotation pour chaque lauréat (53 en 2016).
  • Ce statut permet aussi de tenter l’aventure de l’entrepreneuriat sans risque, tout en conservant les avantages étudiants, comme la couverture sociale, un avantage que les tout jeunes créateurs de start-up sans revenus apprécieront.
  • Et les étudiants-entrepreneurs peuvent aussi s’inscrire pour obtenir le Diplôme d’établissement étudiant-entrepreneur, ou D2E, accessible du niveau Bac à doctorant, et aussi aux demandeurs d’emploi.

Quelles conditions pour obtenir ce statut ?

Ce dispositif reste souple et ouvre de nouvelles opportunités à de nombreux jeunes pour tester leur projet entrepreneurial. Il est accordé après acceptation du dossier :

  • À une personne, de nationalité française ou étrangère mais son projet peut inclure d’autres participants qui, eux, ne bénéficieront pas du statut.
  • Pour un an, de septembre à septembre et renouvelable sur dossier
  • Aux étudiants en cours de formation
  • Même aux jeunes en alternance ou après l’obtention de leur diplôme
  • Quels que soient la filière et le cursus post-bac, universitaire, école d’ingénieur…
  • Sans limite d’âge mais au-delà de 28 ans, le statut social étudiant n’est plus accordé
  • Pour un projet de création ou de reprise d’entreprise

Les FAQ sur le site Enseignement supérieur et Recherche répertorient toutes les conditions d’éligibilité et les candidatures sont à remplir en ligne sur le site dédié.

En Belgique, un statut d’étudiant-entrepreneur un peu différent

Le concept français fait des émules mais avec des variantes. Pour la Belgique, en vigueur depuis janvier 2017, le statut est ouvert aux jeunes entre 18 à 25 ans, inscrits dans un établissement d’enseignement reconnu avec pour objectif l’obtention d’un diplôme. Il permet le maintien des droits de santé en tant que personne à charge et des avantages fiscaux et sur les cotisations sociales.

Et selon le réseau Pépite, après la France pionnière puis la Belgique, plusieurs pays comme le Maroc, la Tunisie, le Liban le Sénégal et la Corée seraient prêts à décliner ce dispositif.

Sources : Universum/L’Usine Digitale, Deloitte, l’Etudiant, Pépite France, L’Avenir