La Blockchain appliquée au secteur de l’énergie, entre autres renouvelable, n’en est qu’à ses prémices. Les tout premiers projets pilotes déjà développés aux USA, aux Pays-Bas ou en France laissent entrevoir le potentiel de cette technologie. Et elle pourrait être tout bénéfice pour les consommateurs et l’environnement.

Produire et acheter de l’électricité entre voisins, sans passer par un intermédiaire, et sans les surcoûts liés aux services a déjà été rendu possible.  Les expérimentations supportées par la Blockchain se contentent pour le moment d’un périmètre restreint et, comme dans le secteur de la finance, encore contraint par les règlementations. Mais ces premières tentatives montrent qu’elles pourraient être porteuses d’une petite révolution pour les distributeurs énergétiques.

Énergie décentralisée : des initiatives à l’avant-garde

Le mariage de la Blockchain et des énergies renouvelables a été acté au printemps 2016 dans un quartier de New York. À Brooklyn, les occupants de 2 bâtiments résidentiels ont pu tester le peer-to-peer énergétique. L’énergie solaire captée sur les toits a été distribuée sur un micro réseau local puis sur les compteurs des foyers en fonction de leurs besoins.  Production, consommation et facturation ont été gérées avec une blockchain.

L’initiative, une première mondiale, a été menée par la start-up LO3 Energy qui travaille également sur la récupération de sources de chaleur perdue comme celles des data centers, au bénéfice de consommateurs finaux. Sur le projet Brooklyn Microgrid, LO3 Energy a obtenu le soutien de Siemens. Pour développer des solutions alternatives et innovantes avec les technologies digitales, le groupe Siemens a créé cet automne Next47, son propre écosystème de start-up.

La dynamique des énergies décentralisées est bel et bien lancée, et l’Europe expérimente aussi ce type de système. Sur les traces du projet Brooklyn Microgrid, oneUp Company, une start-up des Pays-Bas, experte en sciences des données a développé un prototype similaire de P2P énergétique à l’échelon d’un quartier.

En France, c’est à Lyon dans l’éco-quartier Confluence que les premiers pas de mini smart grids verts vont être faits cette année, avec comme objectif pour ce démonstrateur, de sensibiliser les occupants d’un bâtiment à la part d’énergie renouvelable locale qu’ils consomment. Là encore, le projet est mené grâce à la collaboration entre des groupes de poids, Bouygues Immobilier, Microsoft et de jeunes entreprises de la High Tech : Stratumn et Energisme.

Les Smart énergies et la Blockchain  sous surveillance

Ces 2 secteurs sont effectivement sous surveillance, mais elle est au service de leur développement et destinée à améliorer les solutions. En France, un Observatoire Blockchain des Énergies s’est donné pour mission d’informer sur les évolutions conjointes entre ces 2 approches technologiques, d’en rapprocher les acteurs et de mettre en avant l’écosystème et les cas d’usage.  Sur le site de l’Observatoire, on apprend par exemple que l’opérateur Engie teste aussi une infrastructure blockchain dans le département de l’Yonne, pour détecter les anomalies sur les réseaux de distribution d’eau mais aussi pour des échanges d’informations en temps réel entre producteurs et consommateurs d’électricité.

Parallèlement à cette initiative et avec un spectre plus large, depuis 2011, L’Île de France accueille annuellement le salon des Smart Énergies (6 et 7 juin 2017) et le Smart Énergies Summit.  Autour de sujets comme les smart grids, le Big Data, le smart metering, les infrastructures IT et la smart home, peuvent se rencontrer et débattre les start-up innovantes et les grands acteurs de l’énergie.

Sources : Fast Company, La Tribune, Pwc,