Loin de n’être qu’un effet de mode, la pratique de la classe inversée fait de plus en plus d’émules chez les enseignants. Une association ‘’Inversons la classe !’’ ; un congrès et une semaine dédiés dévoilent les atouts de cette approche pédagogique. Mais dans certains établissements, les équipements numériques ne sont pas encore forcément à la hauteur.

Une majorité de jeunes a l’impression de mieux apprendre, un enseignant se considère plus efficace… à l’instar de Damien Scimeca, professeur de physique-chimie et de ses élèves,  ils sont nombreux à avoir déjà découvert une méthode plus riche et un moyen de pratiquer la pédagogie active. Tant pour les élèves qui suivent normalement que pour ceux en difficulté, ce modèle offre une solution d’apprentissage à la fois plus autonomisante et personnalisée, en rupture avec le format du cours magistral.

Des ressources avec Inversons la classe !

Damien Scimeca est un ardent défenseur de cette approche et membre de Inversons la classe ! Animée par une équipe d’enseignants et de professionnels de l’éducation, cette association, créée en 2013 est parrainée entre autres par le Ministère de l’Éducation. Elle répertorie tous les enseignants pratiquant la méthode (20 000 en France selon la Présidente d’Inversons la classe !), publie leurs témoignages et met à disposition des ressources pour aider les enseignants intéressés à démarrer, à utiliser des applications adéquates, à s’inspirer de leurs prédécesseurs. Elle publie également une newsletter mensuelle avec les dernières actualités sur le sujet et communique via Twitter.

Grâce à Inversons la classe !, la classe inversée a aussi son Congrès, le CLIC et sa semaine de sensibilisation,  la CLISE. L’édition 2017 s’est déroulée début février avec plus de 230 conférences, retours d’expérimentation, et 4 000 participants, organisés principalement par des enseignants en France mais aussi en Belgique, au Maroc, en Tunisie, au Québec et aux USA.

Quant au CLIC (Classe Inversée le Congrès), il se déroule à l’échelon national début juillet. Cette année, il fêtera lui aussi sa 3e édition. Il accueille tous les professionnels de l’éducation francophones pour des séances plénières et des partages d’expérience.

De la disponibilité et des conditions difficiles à réunir ?

Dans un dossier consacré à la classe inversée, le portail de l’Education National a publié  une liste des ‘’conditions logistiques, du matériel’’ nécessaires pour réussir des projets de classe inversée. Et ces recommandations montrent que les exigences sont relativement élevées  en termes d’équipement et de maîtrise du numérique, tant pour les établissements que pour les utilisateurs, enseignants, élèves et leurs parents:

  • Une connexion internet de qualité dans l’école
  • Un accès quotidien au matériel numérique (portables et tablette en classe de préférence)
  • Une adresse email pour chaque élève
  • Une connexion dans chaque foyer, avec soit un ordinateur, une tablette ou un smartphone
  • Un site web ou blog de classe ou d’école

Au plan de l’engagement des enseignants et parents, ce dossier précise aussi que l’enseignant doit bénéficier d’une certaine maîtrise technique et que les parents doivent être impliqués, et in fine disponibles, pour accompagner leurs enfants à la maison avec « des activités formatrices ».

Ces conditions ne sont pas forcément réunies dans tous les établissements et c’est dans cette optique, qu’en 2015, le gouvernement a lancé le Plan numérique pour l’éducation.

Pédagogie inversée, à savoir