Les banques sans agence ont le vent en poupe et étoffent progressivement leurs offres. Moins chère, plus rapide, accessible à distance 24h/24 depuis un terminal connecté et sans interlocuteur en costume-cravate : voilà les principaux arguments qui ont d’abord séduit les jeunes actifs mais plus uniquement. Le principe de ces organismes 2.0 a déjà une douzaine d’années d’existence et renouvelle progressivement les attentes.

Le 1er compte courant 100% sur Internet en France a été mis en place par une structure bancaire faîtière (Société Générale) dès 2005 avec la création de Boursorama Banque. L’initiative a ensuite été suivie par Monabanq (Crédit Mutuel), ING Direct (Groupe ING), Fortuneo Banque (Crédit Mutuel Arkea), Hello bank! (BNP Paribas), BforBank (Crédit Agricole), Soon (AXA Banque) pour ne citer que les cyberbanques adossées à une institution.

Ces banques 100% en ligne cumulent environ 3 millions de clients dans l’Hexagone, soit 5% du marché (ING Direct et Boursorama en tête) et 1,5 million de courants (Boursorama largement en tête). En 2016, 10% des Français de 18 à 65 ans sont clients d’une cyberbanque selon une étude Simon-Kucher. La maturité numérique des clients et les frais en augmentation des banques traditionnelles sont passés par là. Le taux de satisfaction est également au rendez-vous : 88% pour les cyberbanques contre 79% pour les banques avec réseau, selon le comparateur meilleurebanque.

Favorisant la mobilité bancaire, la loi Macron, entrée en vigueur en février 2017 devrait nettement accentuer l’intérêt des consommateurs pour la banque sur Internet. Certaines d’entre elles anticipent un doublement de leur clientèle d’ici 3 ans, voir un triplement d’ici 5 à 7 ans. À ces projections s’ajoutent les créations de néobanque annoncées par des pure-players ou des acteurs de la grande distribution. La banque digitale pourrait capter à terme 30% des revenus des banques traditionnelles.

Le profil type du client se diversifie, les directions se féminisent

Les cyberbanques ont d’abord ciblé une clientèle relativement jeune, urbaine, masculine, CSP+ et prise par le temps. Depuis 2015, les banques dématérialisées ont constaté une diversification de leurs clients : plus de femmes, plus de provinciaux, plus de seniors et des cadres qui ne représentent plus que 31% des nouveaux clients pour Boursorama.

Des femmes dirigeantes à la tête de ces structures est aussi une preuve que la banque sur Internet fait évoluer, doucement, la parité et que la digitalisation est aussi une affaire de femmes. Sophie Heller a dirigé ING Direct pendant 3 ans avant d’être nommée responsable de la transformation numérique chez BNP Paribas. Marie Chaval est la DG de Boursorama depuis 2013. Virginie Fauvel a participé au lancement d’Hello banq! en 2009 et s’attèle maintenant à la transformation numérique chez l’assureur Allianz France.

Les services s’étoffent et s’ouvrent aux professionnels

Dans l’escalade aux nouveaux services, après la gestion de patrimoine pour certaines cyberbanques, les technologies poussées par les FinTech élargissent les possibilités. Aux nouveaux agrégateurs tiers de comptes, s’ajoutent les interactions directes entre un compte dématérialisé et des comptes externes. Boursorama a annoncé un pas dans ce sens.

Les entrepreneurs individuels ont aussi maintenant accès à des comptes bancaires pro 100% en ligne, avec quelques euros de frais par mois. Carte bancaire, prélèvement SEPA professionnel, émission de chèque de banque, encaissement par carte bancaire sont selon  possibles les plateformes. Le hic pour ces professionnels qui reçoivent régulièrement des chèques, ils doivent passer par un envoi par courrier pour créditer leurs comptes. Quant aux remises en espèce, elles restent impossibles.

De la prudence pour éviter d’être piraté

Les menaces relatives à la sécurité des banques exclusivement en ligne est le revers de médaille de ces succès en cours et annoncés. Elles ne sont pas spécifiques aux banques en ligne. L’augmentation des fraudes et des risques vaut également pour tous les services bancaires via Internet et les apps mobiles proposés par les organismes financiers.

Le phishing (emails malveillants) pour tenter de récupérer les données bancaires clients est l’une des techniques les plus utilisées avec les chevaux de Troyes sur les OS des terminaux fixes et mobiles utilisateurs. Vigilance, prévoyance, mise à jour des systèmes d’exploitation, mots de passe élaborés sont donc de mise.

Sources : UFC-Que Choisir, next banq, Le Figaro, L’express L’Expansion, Banque en Ligne.eu, Le Monde, cBanque