Désormais utilisés dans les rues, dans les aéroports ou dans les bureaux, les robots dédiés à la sécurité commencent aussi à s’implanter dans les entrepôts. La surveillance intérieure gagne ainsi en autonomie grâce aux machines qui effectuent des rondes automatisées et détectent la plupart des incidents dans ces entrepôts 4.0.

L’ère des robots de surveillance est ouverte avec à la clé la simplification et l’automatisation des tâches ainsi qu’une augmentation de la fiabilité. « La sécurité-surveillance est aujourd’hui une des applications des robots, outre l’éducation, le loisir ou l’aide à la personne », explique à Capital, Catherine Simon, présidente d’Innoecho, cabinet de conseil et d’accompagnement en robotique.

Un robot de surveillance intérieure pour des sites comme des entrepôts effectue des rondes automatisées et détecte les incidents grâce à ses différents capteurs, micros et caméras intégrés. La détection permet d’alerter l’opérateur du site qui peut ensuite procéder aux vérifications nécessaires pour confirmer ou infirmer l’incident. Fuite d’eau, fumée, présence, ou bruit sont ainsi visibles par ces robots. Leur vigilance est plus grande que celle d’un agent de sécurité seul et le robot court moins de risque en cas de danger. Le robot facilite ainsi le travail des agents de sécurité pour l’aspect le plus pénible de leurs tâches, tout en réduisant les risques qu’ils courent sur le terrain.

Certains robots-vigiles fonctionnent également avec des lasers de surveillance pour filtrer les intrus à l’image du robot e-Vigilante du français EOS Innovation qui surveille les entrepôts de la société ID Logistics. Le robot peut déclencher une liaison avec un opérateur humain en cas d’intrusion. L’agent peut en plus prendre la main et dialoguer avec les intrus à travers le robot sans prendre le moindre risque. « Si ce dernier ne décampe pas, le télésurveilleur pourra déclencher une alarme stridente de 110 décibels », indique à la Tribune Odile Laborie, responsable du développement commercial d’Eos Innovation.

Depuis 2016 le robot Captain DC d’Econocom veille lui aussi avec un laser à la sécurité des entrepôts et datacenters.  Captain DC est un robot autonome intelligent également équipé de capteurs et caméras 3D. Il surveille la température, l’hygrométrie et les sons et détecte les mouvements grâce à son laser. Autonome, il se déplace seul dans un datacenter ou un entrepôt et gère lui même sa batterie et sa recharge. Aujourd’hui, Captain DC optimise la sécurité avec un monitoring et une surveillance 24/7.

Ces nouvelles générations de robots autonomes et intelligents aident aussi au bon fonctionnement des établissements en matière de logistique et de gestion des inventaires à l’instar de Scallog, un robot français cubique qui se positionne sous les étagères et se déplace à une vitesse de 1,5 m/s.  « Aujourd’hui, nos clients ont besoin de plus en plus de productivité. Avec les commandes sur internet, les demandes de réapprovisionnement… la logistique est souvent impactée. On pense que les systèmes de robotisation sont indispensables à cette transformation des plateformes » explique à la Tribune Olivier Rochet, fondateur et PDG de Scallog. « En moyenne, ils parcourent 10 à 15 km par jour dans les entrepôts. » Un gain de productivité déterminant pour les entreprises.

Le marché du robot de surveillance n’en est qu’à ses débuts d’après les experts,  « Il ne dépasse pas 2 à 3 millions d’euros, tandis qu’en comparaison le marché des drones civils représentait 35 millions d’euros en 2015 », explique à Capital Patrick Haas, directeur de “En toute sécurité“, « la surveillance sera une des premières portes d’entrée du développement de l’usage des robots dans nos vies quotidiennes ». Les robots de sécurité sont en effet aussi destinés aux particuliers qui pourront dans le futur leur confier la garde de la maison. Capable de prendre des photos, de reconnaître les visages et de détecter les incidents ils seront les nouveaux chiens de garde domestiques et bien plus.

Sources: CapitalLa TribuneSilicon