Le label « made in France » séduit de plus en plus de directeurs d’achats. Une piste que tentent d’exploiter de nombreuses entreprises françaises du secteur numérique, malgré le quasi-monopole des Etats-Unis et de la Chine.

Très présent dans le luxe, l’automobile, le nucléaire, l’art de vivre, l’aéronautique ou encore la défense, le made in France se fait nettement plus rare dans le numérique. Aujourd’hui, les produits informatiques ou électroniques viennent en immense majorité des Etats-Unis ou de Chine, parfois de Suisse. Pourtant, la French Tech est capable de tirer son épingle du jeu, tout d’abord parce qu’elle forme de bons ingénieurs. Plusieurs géants de l’informatique y ont en effet créé des centres de recherche et développement, comme SAP, Cisco ou IBM. Reste à s’approprier les innovations venues de l’étranger, voire à développer les siennes.

Certaines entreprises high-tech tricolores ont sauté le pas, bien décidées à s’imposer sur un marché dominé par des mastodontes asiatiques et américains. A commencer par l’éditeur de logiciels Unowhy, qui a réussi la prouesse de sortir sa 1ère tablette tactile culinaire, QOOQ, en 2009…soit six mois avant l’iPad. Depuis, le groupe a créé SQOOL, une tablette utilisée dans les établissements scolaires de trente départements pour initier les élèves aux outils numériques et permettre aux enseignants de mieux suivre leur progression.

Le made in France, critère de choix d’un directeur d’achats sur deux

Autre exemple avec Echo, une marque de smartphones à bas coûts appartenant au grossiste français Modelabs. Son argument de vente ? Des smartphones « dessinés, conçus et pensés en France », via son studio Le 107, lui aussi français. De son côté, la start-up parisienne Adok commercialise Adok Aura, un ordinateur mobile à projecteur tactile intégré destiné à rendre les réunions d’entreprise plus productives. Cette alternative aux tableaux interactifs traditionnels est fabriquée à Dieppe par Toshiba Tec, tout comme la start-up rouennaise Monkey Bidouille propose un PC design made in France. Composé de bois moulé, d’aluminium brossé et de plexiglass rétroéclairé par des LED, il se présente sous la forme d’un boîtier ressemblant à un amplificateur hi-fi. La carte mère et les composants électroniques viennent des Etats-Unis et d’Asie, mais les éléments du boîtier sont fabriqués auprès de trois prestataires en Normandie et dans les Pays-de-Loire. Un PC chic et design présenté au CES de Las Vegas pour « redorer l’image de l’ordinateur ».

D’autres start-up du secteur numérique pourraient bientôt leur emboîter le pas : une étude du cabinet de conseil en achats AgileBuyer révèle que pour 53% des directeurs d’achats, le made in France est devenu un vrai un critère de choix.