Le développement des villes intelligentes peut améliorer la santé de chacun. Capteurs, mobilité, numérisation et big data sont autant d’outils aujourd’hui disponibles pour anticiper, aider et soigner les patients des smart cities.
Les smart cities comptent de nombreuses innovations pour améliorer la vie des habitants mais aussi leur santé, de manière directe ou indirecte. Les relations médecin/patient sont déjà facilitées grâce à la communication par vidéo via les smartphones et aux réseaux internet de dernière génération.
« Les patients adoptent de plus en plus souvent des objets connectés, notamment pour surveiller leur fréquence cardiaque, mesurer leurs nombre de pas (et donc les distances parcourues) et analyser leur sommeil. Dans le cadre du parcours de soin du patient, ces données peuvent avoir un intérêt fort pour le personnel soignant qui peut également les utiliser pour assurer un suivi à distance et en continu », explique Karim Djamai, Directeur Mobilité, VMware France. « En récupérant des données depuis des appareils mobiles, les médecins et autres praticiens bénéficient d’une vue à 360° et en temps réel des malades. En outre, l’accès rapide à n’importe quel terminal sécurisé leur permet d’obtenir plus rapidement des données et de déterminer le protocole de soin approprié. Enfin, les applications de santé peuvent désormais capturer bien plus de données qu’auparavant (résultats de tests, informations sur les médicaments, taux de glycémie, images médicales) et proposer une meilleure qualité de soin. »
Le secteur médical n’est pas le seul à bénéficier de la numérisation des villes. Applications et installations numériques apparaissent ainsi pour améliorer le confort et la santé des habitants, à l’instar de Singapour où les habitants expérimentent différents systèmes connectés. Une canne intelligente créée par BlindSpot permet par exemple aux malvoyants de circuler plus facilement dans la ville. La canne numérique communique avec son environnement social et physique pour se déplacer et éviter les obstacles grâce à des capteurs au sol mais aussi à hauteur d’homme. Toujours à Singapour, une carte baptisée Green man +, aide les seniors à traverser les rues en arrêtant le trafic.
D’autres villes comme Prague veulent améliorer la santé de leurs habitants en luttant contre la pollution de l’air grâce à la technologie. Dans cette capitale européenne, de nouveaux matériaux de construction capables d’avaler la pollution devraient apparaître en 2018. Les villes pourront aussi un jour détecter les sources de contamination grâce aux capteurs, aux smartphones ou aux voitures connectées, à l’instar des véhicules Google qui repèrent déjà en vision street view les fuites de méthane.
Les capteurs de la ville intelligente assistent ainsi le système de santé mais l’analyse des données de la ville également. Une pointe de consommation d’aspirine repérée par la ville intelligente peut ainsi devenir une alerte épidémiologique et déclencher la mise en place plus rapide des solutions par les autorités sanitaires. Par ailleurs, l’agrégation et l’analyse des données en provenance de l’OMS, Google actualité, Twitter, Facebook… peuvent permettre de dresser une carte des foyers de maladies. Demain, l’intelligence artificielle pourra ainsi détecter et analyser les comportements en matière de santé publique.
Le gestion ouverte des big data assure ainsi qu’un monde plus mesurable serait aussi un monde plus calculable grâce à la prédictibilité des évènements pour les patients. La prévention issue de la prédiction grâce aux smart cities implique une grande confiance sur les données numériques individuelles. Ces innovations impliquent le transfert de données entre les patients, les organismes de santé et l’ensemble du secteur. « Les informations collectées peuvent être des données personnelles lesquelles permettent une implication du patient (actient) dans sa prise en charge et sa participation à des communautés de patients. Cette implication met au jour une « dé-hiérarchisation » des rapports entre patients et personnels de santé : un nouveau rapport sachant/profane et un nouveau droit à l’éducation thérapeutique», expliquent les chercheurs de l’Université d’Angers. « Le numérique peut être imaginé comme une sorte de sortie de « l’hospitalocentrisme », c’est-à-dire un soin organisé autour des consultations hospitalières. Consultation et suivi des patients à distance (Télémédecine), marché de la e-santé, mesure de soi (quantified self), etc., reconfigurent l’économie de la santé autour d’un jeu entre la personnalisation et la marchandisation. »
Les smart cities ont ainsi des conséquences positives sur la santé des citoyens et offrent de vraies opportunités pour adapter les systèmes de santé. Les innovations des smart cities peuvent ainsi améliorer la santé des habitants, mais aussi leur vie quotidienne à travers les transports, les relations sociales, la gestion de l’énergie, l’habitat ou la culture. De nombreux projets avancent dans ce sens comme le montrent les lauréats du prix Le Monde Smart Cities décerné il y a quelques jours.
Sources : Le monde, Les Echos, La Tribune