Grâce à l’open data, les collectivités publiques détiennent une multitude de données les informant sur les besoins de leurs concitoyens. Tout l’enjeu reste de les exploiter de façon stratégique pour pouvoir orienter et ajuster leurs politiques locales.
Comment exploiter les données pour mieux gérer les politiques publiques ? C’est la question de fond qu’amène l’open data et sa généralisation depuis l’an dernier, dans le cadre de la loi « pour une République numérique ». Quand les collectivités locales s’imposent comme gestionnaires, sur nombre de points, de beaucoup d’aspects de notre vie quotidienne, on comprend la mine d’or que représente pour elles l’analyse et l’exploitation de toutes ces données.
Qu’elles soient issues directement des activités menées au sein des entités publiques ou acquises par le biais d’autres opérateurs, celles-ci s’imposent comme une aide précieuse pour mieux piloter leurs activités en fonction des besoins des populations et améliorer l’évaluation des actions menées.
« L’Atlaas » pour mutualiser et encourager les initiatives
Reste que nombre de collectivités ne prennent pas encore totalement conscience de cette ressource intarissable que représente l’open data, ou ne savent pas comment l’exploiter. Pour les accompagner dans ce mouvement, nombre de start-up et autres prestataires ont développé des offres leur permettant de mieux se rendre compte des réalités de leurs territoires et de déployer des actions ajustées pour y répondre. Un Annuaire territorial de liaison des acteurs, actions et services numériques, l’Atlaas, a par ailleurs été édité sous la houlette du Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) et de l’inventeur des arbres de la connaissance, Michel Authier.
Porté par l’association Ville Internet, qui rassemble plus de 8 000 élus, agents et acteurs locaux pour le développement de l’Internet citoyen et du numérique urbain dans les territoires, l’Atlaas est une plateforme dont le but est de « mutualiser le développement des services numériques aux citoyens pour favoriser la connaissance des enjeux sociaux des politiques publiques numériques en présentant des milliers d’actions locales et nationales ».
23 000 actions géolocalisées
Pour les décideurs, la plateforme s’inscrit comme un observatoire des actions déployées par leurs acolytes, les incitant par ailleurs à soutenir leurs propres projets numériques selon « les principes républicains de continuité et d’égalité d’accès aux services publics ».
Les collectivités peuvent y renseigner leurs propres données et y exploiter celles indiquées par d’autres acteurs, créant ainsi des Atlaas thématisés, ou y publier des « fiches-actions » reprenant des initiatives déployées. Au total, ce ne sont pas moins de 23 000 actions qui y sont actuellement géolocalisées et classées, au travers d’un référentiel thématique de seize enjeux de développement du territoire et de 138 services numériques.
Le tout à la suite d’un travail d’analyse sémantique sur les données fournies par les villes. En les parcourant, on découvre qu’en matière de cohésion sociale, la ville de Saint-Martin-de-Crau (13) refond son site web, que dans le domaine de l’éducation, la ville d’Amboise (37) ouvre des espaces numériques de travail pour les parents et les enfants de ses écoles, ou que la ville de l’Isle-Adam (60) a mis au point un système de demande de subventions en ligne pour les associations dans une volonté de territoire durable.
Autant de données partagées appelées à contribuer au déploiement d’une politique numérique s’inscrivant dans le sens de l’intérêt général.