Éviter les embouteillages, les zones de travaux, les accidents de la route… tout le monde en rêve. Et la mutation vers les villes connectées va (partiellement) le réaliser. Pour offrir de nouveaux services d’alerte aux usagers, les agglomérations et régions peuvent extraire des données de circulation recueillis par des services privés comme l’app communautaire Waze ou le service de VTC Uber.

La collaboration entre usagers connectés, entreprises privées et collectivités pour le bénéfice de tous est une des facettes de l’Open Data. Elle est à l’ordre du jour dans le domaine énergétique, avec les smart grids et compteurs connectés.  Elle joue déjà un rôle non négligeable dans la gestion de la mobilité urbaine. Mettre les données privées au service du secteur public, et vice versa, pour faciliter les déplacements, mieux les sécuriser est aussi un cap vers le développement de la smart city, tout en tirant partie des équipements et services existants. Une approche que Waze, Uber et de nombreuses agglomérations dans le monde ont compris.

Programme Connected Citizens de Waze : un échange Gagnant-Gagnant

Fidéliser ses utilisateurs, en convaincre de nouveaux avec des informations de plus en plus détaillées, « séduire les villes » avec des données de circulation en temps réel et profiter en retour des informations des services mobilité des territoires est à la base du programme Connected Citizens de Waze.

L’app de navigation affichait au printemps dernier une moyenne de 65 millions d’utilisateurs actifs chaque mois à travers le monde. C’est donc un univers incalculable d’informations qui transite par les serveurs cette société d’origine israélienne, propriété de Google depuis 2013. Ces données peuvent apporter de précieux indicateurs aux collectivités pour gérer en temps réel embouteillages, zones dangereuses et interventions d’urgence.

En tant que partenaires du programme Connected Citizens, les autorités peuvent disposer d’une interface web Traffic View, actualisée toutes les 2 minutes et prendre les décisions qui s’imposent. En France, des villes comme Versailles ou Lille, les départements du Var ou du Loiret par exemple, les sociétés gestionnaires des infrastructures autoroutières comme Vinci Autoroutes participent à ce programme en lui apportant des données, dites ‘’froides’’ sur les incidents de circulation en cours. En échange, ces organisations et les utilisateurs de Waze disposent d’informations géolocalisées à jour pour anticiper les difficultés.

Pour des secours plus efficients en Europe

En cas d’accident, chaque minute compte pour sauver des vies. Grâce à Waze, aux USA, les temps d’intervention des services de secours ont pu être réduits de 4 précieuses minutes. Sur le vieux continent, ce même type de collaboration a été lancé sous forme de programme pilote entre Waze et l’EENA, association européenne des numéros d’urgence comme le 112.

Conducteurs et services de secours peuvent être informés en temps réel. Pour le personnel d’intervention, une aide à la navigation permet de rendre leur mission plus efficace. Plusieurs services en Europe ont été choisis pour cette expérimentation, dont 2 dans l’Hexagone : le service départemental d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône et de la Vienne.

Uber veut aussi partager ses données avec les agglomérations

Face au bras de fer qui opposent certaines villes et leurs services de taxi au leader du VTC, Uber a cherché une réponse. Et l’a peut-être trouvée sous la forme de son programme Open Data, baptisé Movement.

Présent dans quelque 500 villes dans le monde, Uber entend ouvrir une partie des données recueillies par ses chauffeurs et clients pour aider municipalités, urbanistes et chercheurs à analyser les conditions et temps de circulation en agglomération.

Ce programme de partenariat offrirait aussi à certaines zones urbaines un argument pour gérer au mieux la présence du service Uber sur leur territoire. En effet, selon les sources du site Imaginer Demain, « Portland (Oregon) aurait réussi à négocier en amont l’ouverture totale des données si Uber voulait s’y établir… ».

Sources : JDN/Waze et Uber, JDN/Lille, Waze CCP, EENA, L’Informaticien, Imaginer Demain