Carte vitale à insérer dans son smartphone, partage de données médicales via un « Health Data Hub », dossiers stockés dans un « cloud médical » … La santé amorce son virage numérique au travers du plan « Ma Santé 2022 » du gouvernement.
Une prise en charge de la santé adaptée à son époque. C’est ce que souhaite proposer le gouvernement au travers de sa feuille de route numérique en santé, un ensemble de mesures « digitalisées » destinées à servir le plan « Ma Santé en 2022 », dont l’ambition est de transformer le secteur médical français, tant du côté des professionnels du secteur que des citoyens. Etalée sur trois ans, cette stratégie numérique s’axe autour de cinq orientations principales, nourries par 26 propositions. Il s’agit, par exemple, de dédier une application réservée à l’usage de sa carte vitale, de généraliser le Dossier Médical Partagé (DMP) ou de développer une plateforme gouvernementale « Espace numérique de santé ». Autant de mesures pensées pour faciliter le parcours de santé des Français.
Carte vitale et prescriptions dématérialisées
Attendue pour 2021, la future application gouvernementale « apCV » permettra de dématérialiser l’usage de la carte vitale. Plus besoin dès lors de se munir de cette carte verte dans le cadre de ses visites chez les professionnels de santé. L’appli proposera par ailleurs d’accéder à tout moment à l’ensemble de ses droits et d’effectuer ses démarches de santé en ligne. Dans la même lignée, le système de e-prescriptions (prescriptions dématérialisées), mené à titre expérimental dès cette année pour les ordonnances de médicaments, devrait être généralisé à partir de 2020 et s’étendre à l’ensemble des actes médicaux (analyses en laboratoires, soins infirmiers etc.).
Cloud médical et « Apple Store de la e-santé »
En complément, le gouvernement souhaite sensibiliser les citoyens à l’ouverture de leur DMP sous forme numérique, lequel retracera l’ensemble de leurs actes médicaux. Pratique pour les professionnels de santé qui pourront prendre connaissance des antécédents médicaux de leurs patients en un seul clic grâce à ce cloud médical. Un outil numérique déjà en fonction et qui compte quelque cinq millions d’adeptes à ce jour. Le gouvernement compte par ailleurs le rendre accessible sur « l’Espace numérique de santé », cette méta-plateforme dont il souhaite doter son site internet. L’interface, semblable à un « Apple Store de la e-santé » pour le citoyen, se présentera comme un outil digitalisé par le biais duquel les patients pourront retrouver toutes les applis, les documents, ou les sites de santé qui les concernent.
Health Data Hub et sécurité des données
En fonction depuis le début de l’année, l’outil d’exploitation de données qu’est le Health Data Hub, vient renforcer la palette numérique d’exploitation des ressources publiques digitales et servira principalement « les domaines de la recherche, de l’appui au personnel de santé, du pilotage du système de santé, du suivi et de l’information des patients ». Quant à la question de la sécurité des données, inévitablement posée dans un tel virage numérique, les ministres ont garanti le respect du RGPD pour ces datas sensibles, ce volet protection faisant par ailleurs l’objet du premier axe du plan gouvernemental : « Renforcer la gouvernance du numérique en santé ».