La question de l’usage des applications, très gourmandes en consommation de datas, et de leur empreinte écologique se pose, avec cinq milliards d’utilisateurs mondiaux de smartphones en 2020. Comment repérer ces consommations de données et les utiliser de manière plus consciente ?

Si l’empreinte écologique du monde numérique pèse lourd, l’univers des applis pour smartphone y a tout son poids. Selon App Annie, ce ne sont pas moins de 194 milliards de téléchargements mondiaux qui ont été effectués en 2018, quand cinq milliards d’utilisateurs de smartphones sont annoncés pour 2020. Repenser le principe de ces applications, insatiables dans leur consommation de données, ne semble donc pas accessoire. Tant du point de vue de leur conception, les modèles actuels engendrant en effet une consommation pharaonique de données à l’échelle mondiale, que de leur utilisation. Beaucoup de ces données sont en effet utilisées sans réelle nécessité directe pour les utilisateurs (c’est le cas, par exemple, de la lecture automatique sur Youtube, qui n’a pour seul but que de générer des revenus publicitaires pour Google), d’autres, encore, étant consommées en continu en arrière-plan des applications pour conserver leur mise à jour perpétuelle, qu’elle soit ou non consultées. Bref, si ce gaspillage dans la consommation des datas était pris en compte, l’empreinte énergétique liée à l’utilisation des applis pourrait réduire de façon significative.

Des applis particulièrement gourmandes

Alors qu’une conscience semble émerger chez les fabricants du secteur quant à la nécessité de penser leurs futures conceptions dans une veine plus écologique, les utilisateurs peuvent se responsabiliser en s’informant sur la consommation des données des applis qu’ils utilisent. Les premiers garde-fous à ces consommations démesurées étant les forfaits téléphoniques qui limitent en volume la quantité de données produite par les applications (1 Go, 3 Go ou plus). Mais, de (mauvaises) surprises apparaissent souvent dans les relevés de facture. Spécialiste des réseaux, l’entreprise américaine Cisco a publié la liste des services principaux sur un smartphone, mettant à jour ces applications communément utilisées et particulièrement gourmandes en consommation de datas. On y relève qu’écouter une heure de musique sur Deezer, Spotify ou autre Apple Music engendrerait une consommation moyenne de 72 Mo. Soit le dépassement de tout forfait au bout de 48h d’écoute ininterrompue. Facebook et les autres réseaux sociaux consommeraient de leur côté quelque 90 Mo de données par heure. Utiliser son application pendant 24h non-stop ferait ainsi perdre plus de 2Go de données à son smartphone. La famille la plus consommatrice étant la vidéo en streaming, qui ingurgite 247,5 Mo de données par heure, soit environ 400 Mo pour le visionnage d’un film… En se passant de la haute définition, qui multiplie par dix la consommation.

Des astuces pour réduire la consommation des données

Réduire cette consommation incessante en données est pourtant possible. Depuis l’appli Facebook par exemple, en désactivant l’option Autoplay, qui lance automatiquement les vidéos lorsque l’on passe dessus, ou en la limitant au seul mode Wifi (via les Paramètres, onglet Vidéo et Photos).
Pour le streaming musical et les vidéos, la plupart des applications permettent de régler la qualité sonore. En la diminuant, on abaisse la consommation des données. Les smartphones sont par ailleurs dotés d’une fonctionnalité leur permettant de mesurer les consommations de chaque application. Accessible pour Android via la fonction Paramètres, Sans fil et réseaux et Consommation des données ; pour iPhone, via les onglets Réglages et Réseau cellulaire. Par ailleurs, comme pour « traiter le mal par le mal », des applis ont été conçues pour économiser les datas sur son forfait : My Data Manager, Onavo Extend, Opera Max et Opera Mini, DataEye ou encore Google Triangle.