Sur la base de compétences mathématiques et/ou informatiques, les formations pour maîtriser les systèmes basés sur les algorithmes se multiplient. Les offres d’emploi également. Quelles compétences, quels secteurs recrutent, quels salaires ? Voici les tendances actuelles pour les métiers émergents autour de l’intelligence artificielle.

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Villani, ce mathématicien français de 44 ans, directeur de l’Institut Pointcarré et auréolé en 2010 de la médaille Fields, le summum en matière de distinction internationale pour les travaux de mathématique.

Difficile donc de mettre en doute sa vision lorsqu’il souligne « qu’on promet de mettre de l’intelligence dans les lampadaires, les voitures, les métros… Et de fait, à chaque fois que l’on va essayer de le faire, il y aura un algorithme d’apprentissage derrière. Si bien que le fait de se familiariser avec la culture algorithmique et avec ce mélange de mathématiques et de programmation qui caractérise ce qu’on regroupe sous l’expression ‘’intelligence artificielle’’ est sans aucun doute une rente » lors d’un entretien pour le journal Le Monde.

Où se former à l’intelligence artificielle ?

De nombreux campus publics et privés proposent en France par exemple des cursus en formation initiale à partir de la licence, d’un Master, après un bac+5  pour une spécialisation ou entamer des travaux de recherche. Certains parcours sont déclinés en formation à distance et pour la formation continue. On citera par exemple :

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C’est à partir du niveau Master que les compétences de base sont acquises. Plusieurs types de Master répondent aux ambitions des étudiants qui veulent explorer l’intelligence artificielle : master informatique principalement, master pro sciences et technologies de l’information et de la communication, master en mathématiques.

Pour obtenir un diplôme d’ingénieur, les orientations des écoles varient en fonction des domaines d’activité concernés par l’IA qui reste une technologie transverse. Ses champs d’application sont donc nombreux : R&D, transport, énergie, aéronautique, développement logiciel, système robotique, traitement de l’information, télécommunication, business intelligence, finance, e-commerce, etc.

Quels débouchés métiers ?

Là encore une formation autour de l’intelligence artificielle peut conduire sur de nombreuses voies : robotique, développement de systèmes embarqués ou de systèmes décisionnels, reconnaissance visuelle, agents intelligents, simulation de comportements, automatisation ou maintenance industrielle, sécurité informatique.

Pour les recrutements, actuellement, le niveau d’études majoritairement souhaité par les employeurs est Bac+5 en cursus universitaire ou en formation ingénieur. Les entreprises en recherche de candidat sont très diversifiées. Sur l’agrégateur d’offres d’emploi Indeed ou sur le site de l’APEC, les organisations qui ont récemment affiché une offre de recrutement officient aussi bien dans l’aéronautique comme Safran ou Airbus, l’audit et le conseil comme Pwc, les services aux collectivités comme Veolia, le conseil technologique comme Alten.  De jeunes entreprises très spécialisées sont aussi en recherche de talent dans des domaines tels que la digitalisation d’espaces, les RH.

Les promesses de rémunération démarrent globalement aux alentours de 30 000 euros bruts annuels et peuvent grimper pour des profils spécialisés et expérimentés jusqu’à 90 000 euros.

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L’écosystème IA n’en est qu’à ses prémices et l’Hexagone n’est pas mal loti comme le montre l’infographie de BPI France ci-dessus. Pour les chercheurs et candidats motivés par les challenges ou l’aventure entrepreneuriale, sachez aussi que Facebook a créé depuis 2015 FAIR (Facebook AI Research), un laboratoire d’IA à Paris et qu’un fonds de 80 millions d’euros vient d’être créé par Serena Capital pour accompagner les start-up européennes spécialisées dans l’innovation par le big data et l’intelligence artificielle.

Sources : Le Monde, Onisep, Les Echos