L’industrie traditionnelle est morte ! Vive l’industrie 4.0, entièrement connectée grâce à l’Internet Industriel des Objets (IIoT). Plus de 900 milliards d’euros seront dépensés dans le monde d’ici 3 ans par les entreprises industrielles pour le déploiement de projets IIoT. Pourquoi ce niveau d’investissements ? Qu’est-ce exactement que l’IIoT ? Quel impact sur l’écosystème industriel ? Quels bénéfices ? Voici notre éclairage avant le démarrage de la 8e édition de la semaine de l’industrie en France.

L’IoT pourrait être comparé à un iceberg. Avec une petite partie visible, celle que le grand public peut déjà percevoir comme les montres intelligentes, les bracelets de Quantified Self, la domotique… les exemples sont nombreux.

Quant à la partie immergée de cet iceberg numérique, elle commence à peine à être explorée ! Les activités industrielles sont les premières concernées avec les réseaux d’objets connectés dédiés à l’ensemble de la chaîne : approvisionnement, fabrication, surveillance, diagnostique et maintenance, logistique et service client quel que soit le secteur : fabrication, BTP, énergie… Et ce sont dans leurs coulisses que l’Internet des Objets connait le plus important dynamisme.

L’IIoT connecte l’industrie de bout en bout

La 4e révolution industrielle est généralement nommée sous les termes Industrie 4.0 ou Industrie du Futur. C’est la révolution qui « transforme le modèle industriel par le numérique » comme le définit la FIM (Fédération des Industries Mécaniques), celle qui intègre des systèmes intelligents dans les processus de fabrication.

L’IIoT donne à cette révolution numérique de l’industrie une ampleur inégalée. Car, ce sont « tous les maillons de la chaîne de valeur qui sont concernés : machines, produits en cours de fabrication, finis et en cours d’utilisation, collaborateurs, fournisseurs, clients, infrastructures…» souligne la FIM dans son Guide pratique de l’usine du futur.

Le manufacturing européen : un marché avide d’Internet des Objets

Les enjeux de l’industrie 4.0 expliquent les priorités budgétaires accordées aux déploiements autour de l’Internet Industriel des Objets. C’est un marché annoncé comme florissant, et à court terme. Le taux de croissance des dépenses mondiales pour l’IoT est estimé globalement à plus de 14% entre 2017 et 2021. De 674 milliards de dollars en 2017, ces investissements devraient franchir la barre du milliard de dollars en 2020, pour atteindre 1 100 $Mds (env. 897 €Mds), dont 55% consacrés au logiciel et aux services, soit 605 $Mds (env. 494 €Mds).

Dans les prochaines années, le secteur manufacturier est celui qui participera le plus fortement à cette progression, avec une orientation majeure sur l’amélioration des processus internes, selon IDC, grâce à des solutions pour les opérations de fabrication et la gestion des actifs de production.

À l’échelon européen, le phénomène IIoT suit une courbe ascendante encore plus prononcée selon PAC :

  • 72% des entreprises industrielles ont l’intention d’augmenter leurs dépenses dans le domaine de l’IoT d’ici 3 ans, de 10% à + 30%.
  • Quant aux motivations des industriels, elles varient : automatisation de processus et amélioration de la qualité en France ; réduction des coûts, servicisation et optimisation de la logistique en Italie ; conception et prototypage de solution au Royaume-Uni ; réduction des coûts dans les pays nordiques.

Dès le début de cette 4e  révolution, des acteurs technologiques se sont positionnés en moteurs pour accompagner les industriels dans leur transformation, avec entre autres exemples :  des équipements et outils de pilotage dédiés pour Cisco, de nouvelles solutions métiers pour Schneider Electric, des systèmes de gestion énergétiques complètes (ressources, optimisation des performances, réseaux d’éco-mobilité) avec Dalkia, filiale du groupe EDF.

Les données analysées en temps réel : carburants de l’usine 4.0

L’IIoT désigne ce segment de l’Internet des Objets qui s’applique aux différentes activités industrielles. Sa finalité est de créer au sein d’un écosystème industriel des réseaux d’objets physiques connectés, de recueillir les données produites et d’en tirer parti pour l’opérationnel et le décisionnel.

L’IIoT est le cœur de de la 4e révolution industrielle et de ses caractéristiques qui englobent :

  • Les équipements industriels, produits et leurs composants, tous communicants…
  • Les systèmes embarqués sur les objets : capteurs, puces RFID ou NFC…
  • Les réseaux de communication entre objets et vers le système d’information de l’entreprise, voire ceux de ses partenaires (Machine to Machine ou M2M, réseaux sans fil type WLAN, Bluetooth ou réseau bas débit dédié IoT type Sigfox ou LoRa , 4G LTE/future 5G, WiFi)
  • Les solutions de recueil, stockage et d’analyses de données, applicatifs
  • La plate-forme Cloud ou système de Edge Computing (traitement des données au plus près de leur source)
  • Les devices connectés : smartphones, tablettes, PC hybride, masque de réalité augmentée et virtuelle, etc. et les apps mobiles pour les professionnels de terrain

Au sein de la smart factory, l’IIoT agit à plusieurs niveaux :

  • Pilotage à distance des unités de production, de la fabrication sur un ou plusieurs sites, de la chaîne d’approvisionnement, des stocks, de la logistique
  • Amélioration de la qualité, de la traçabilité des produits sur l’ensemble de la chaîne
  • Flexibilité pour répondre en temps réel aux besoins en flux de production
  • Gestion, supervision, maintenance prédictive ou détection des incidents sur les équipements et produit.
  • Contrôle des dépenses énergétiques de la production
  • Prise de décision rapide grâce aux tableaux de bord en temps réel
  • Opportunité de créer des produits connectés et des services à forte valeur ajoutée

Innovation, efficacité opérationnelle et décisionnelle, gain de productivité, amélioration de la sécurité, réduction des risques et des coûts : pour l’industrie, les bénéfices de l’IoT et de la transformation du Big Data en Smart Data, ces données rendues pertinentes pour l’entreprise grâce à leur analyse affinée en temps réel sont donc multiples. Ils conditionnent la compétitivité même de l’organisation, selon la FIM : « Les informations issues de l’IIoT créent de la connaissance : connaissance des clients, de l’environnement, des processus de l’entreprise… Ces connaissances constitueront de la valeur pour l’entreprise. »

L’IIoT n’est pas encore généralisé à tous les processus industriels. Mais les cas d’usage de l’IoT dans certains domaines, maintenance prédictive, supply chain ou bâtiment intelligent illustrent l’impact de ces nouvelles technologies sur l’optimisation des performances. Des démonstrations à suivre avec la présence d’Econocom au SIdO, l’IoT Showroom les 4 et 5 avril à Lyon (Stand A07/B08) et dans les prochaines publications Emedia.

Sources : FIM, IDC, SupInfo, PAC, Semaine de l’Industrie