Des incubateurs destinés aux projets de leurs étudiants et chercheurs jusqu’aux fonds d’investissements pour développer des business innovants autour des nouvelles technologies, les pôles académiques français se mettent à l’heure du capital-risque universitaires à l’américaine pour soutenir l’entrepreneuriat en mode public/privé.

Pour Paris-Saclay Seed Fund, le pôle universitaire a bouclé en début d’année un premier tour de table de quelque 50 millions d’euros pour alimenter le lancement de ce nouveau fonds d’investissement. Il est dédié aux start-up lancées par les étudiants, de jeunes diplômés ou des chercheurs du pôle. D’ici 3 ans, une cinquantaine de jeunes entreprises seront sélectionnées pour bénéficier de soutiens financiers en fonds propres. Pour être éligibles, ces start-up doivent disposer dans leur organigramme d’un chercheur ou d’un membre dirigeant, diplômé du pôle depuis moins de 6 ans ou avoir été incubées dans les structures d’accompagnement autour de l’université.

Le secteur des technologies digitales est le principal axe de ce fonds (70%) autour des domaines liés au SaaS, la blockchain, la réalité augmentée ou virtuelle, les robots et drones et l’Intelligence artificielle. Le 2e axe s’articule autour des sciences de la vie et de la santé pour le diagnostic et le thérapeutique.

La création de ce fonds d’amorçage est l’œuvre commune des 18 établissements qui constituent ce pôle universitaire, avec des grandes écoles comme Polytechnique, HEC, Mines Telecom, ParisTech, l’Institut d’Optique…, des centres de recherches (CNRS, INRIA, etc.) et les universités Paris-Sud et Versailles Saint-Quentin, soit 65 000 étudiants, 10 000 chercheurs et 360 laboratoires.

Côté budget et encadrement de l’entrepreunariat, ce fonds est aussi l’œuvre d’un regroupement de partenaires institutionnel (BPI France via le FNA fonds national d’amorçage) et de 10 grandes entreprises au rang desquelles Econocom, Cisco, EDF, BNP Paribas, Société Générale ou RATP. Elles s’investiront dans les projets de ces jeunes initiatives également autour du partage de relations business ou de mentoring.

Quadrivium : le 1er fonds de capital-risque universitaire français

Sous la houlette de la fondation Pierre et Marie Curie, ce fonds d’amorçage lancé en 2014 a été une première en France en matière d’investissement d’un collège universitaire en faveur de l’entrepreunariat et de l’innovation. Sorbonne Université Quadrivium, ce projet emblématique dans l’Hexagone regroupe des structures comme l’université technologique de Compiègne, l’Insead, l’ENS, le Museum d’Histoire Naturelle, le Collège de France…. La BPI a participé à la création du fonds aux côtés de groupes comme Natixis et du secteur de l’assurance (AG2R, Malakoff Mederic…). Le potentiel de Quadrivium a été renforcé au printemps dernier grâce à un budget d’investissement européen. Là encore les domaines de prédilection des projets universitaires et de recherche soutenus sont axés sur les technologies de l’information et de la communication, les biotechnologies et les cleantech.

Parmi les initiatives soutenues par ce fonds, la plate-forme Keen Eye Technologies, fondée en 2013 et spécialisée dans l’analyse des résultats d’imagerie en  SaaS a reçu fin 2016 1,5 million d’euros pour développer ses activités.

Le Fonds National d’Amorçage (FNA)

Opérationnel depuis 2011 et doté de 600 millions d’euros, le FNA  vise au soutien public de jeunes entreprises innovantes de moins de 50 salariés, investissant au minimum à hauteur de 15% annuels en R&D dans le secteur des technologies pour la santé, les biotechnologies, les TIC, les nano- et éco-technologies.

Le FNA complète, comme c’est par exemple le cas pour le Paris-Saclay Seed Fund et Quadrivium des dispositifs de financement initiés par des institutions académiques pour des projets d’envergure nationale ou interrégionale.

Sources : Université Paris-Saclay, BPI France, Usine Nouvelle, l’Etudiant, Cap Digital