Grâce aux agents conversationnels, ces chabots qui deviennent d’efficaces tuteurs virtuels pour les élèves, l’intelligence artificielle fait une nouvelle percée, et avec succès, dans l’éducation. Et ce n’est pas le seul domaine où l’IA peut accélérer la transformation numérique du secteur.
Comme un humain à s’y méprendre… Un bot capable de répondre aux questions basiques a réussi à tromper les étudiants sur la véritable nature de leur interlocuteur. Cette expérience a été menée dans une université américaine avec des élèves d’un Master informatique.
L’agent conversationnel a montré son intérêt sur le forum de discussion du cours et aussi en tant qu’assistant, en générant des listes hebdomadaires de contenus pédagogiques et des synthèses en fin de semaine.
De ce test est ressortie une utilisation plus intensive du service de chat par les étudiants. Bienvenue dans l’ère des robots et aussi de l’immédiateté : ce succès, le concepteur de cet assistant virtuel l’explique par le fait que son tuteur automatisé soit « capable de répondre plus rapidement qu’un professeur ». À l’origine, l’initiative avait pour seul objectif de dégager du temps aux équipes éducatives, cet engagement plus prononcé des étudiants a été une des bonnes surprises de l’expérience.
Des chatbots pour améliorer l’expérience des étudiants en France
Les millennials sont déjà familiers des assistants virtuels et des messageries instantanées. Décliner ces usages pour leurs besoins au niveau de l’enseignement supérieur est presque apparu comme une évidence pour plusieurs écoles de commerce et d’ingénieurs dans l’Hexagone : la Skema Business School, l’ISC et Centrale Marseille comme le mentionne L’Étudiant.
La vocation de ces services dopés à l’intelligence artificielle ? Aider dans leurs démarches les candidats, les admissibles et les inscrits à partir de la page Facebook de l’école et de l’application Messenger. Résultat de cette mise à niveau des services numériques : moins d’appels et moins de mobilisation pour les étudiants en charge de répondre directement aux questions posées sur le chat. Dans ces exemples, l’intelligence artificielle n’est donc pas encore destinée à suppléer les enseignants mais certaines des applications de l’IA sont déjà bel et bien mises en œuvre pour les seconder.
L’intelligence artificielle va-t-elle créer des profs virtuels ?
« Dans le domaine de l’éducation, il est évident qu’il y a des usages du numérique, de l’intelligence artificielle qui peuvent venir en soutien des démarches pédagogiques dans le second degré mais aussi à l’école primaire » a confié Jean-Michel Blanquer, le Ministre de l’éducation avant la rentrée scolaire.
En effet, les expérimentations autour de l’intelligence artificielle et de la pédagogie sont déjà là. Elles entendent améliorer, à la fois l’engagement des jeunes pour leurs études, leurs parcours d’apprentissage et la pertinence des enseignants, avec bien sûr, à la clé un objectif de performance pédagogique. Amenée à jouer bientôt un rôle significatif pour l’éducation, l’IA est actuellement explorée ou mise en œuvre pour :
- L’adaptation aux besoins et aux rythmes d’apprentissage, de révision et de mémorisation de chaque élève avec l’Adaptive Learning. C’est la spécialité de la start-up française Domoscio, dont les innovations sont déjà testées à l’université Paris-Descartes.
- La détection des moments d’attention ou d’inattention d’un étudiant en situation d’e-learning grâce à la reconnaissance faciale (Projet Nestor, mis en oeuvre par l’école ESG Finance à Paris). Non seulement le système détecte mais il peut aussi alerter l’élève par message et/ou faire remonter du contenu pédagogique aux meilleurs moments.
- L’accompagnement des enseignants pour clarifier leurs consignes ou leurs contenus en analysant le taux de réponses erronées sur un exercice en ligne. La plate-forme Coursera utilise cette méthode.
- L’évaluation automatique des étudiants via des questionnaires autocorrectifs et la création de tableaux récapitulatifs de progression, pour l’apprenant et les enseignants. Ces systèmes d’évaluation sont utilisés par exemple par la Khan Academy ou Moodle, plate-forme pédagogique mise en œuvre sur nombreux campus universitaires.
Et pour répondre à la question ‘’l’intelligence artificielle va-t-elle créer des profs purement virtuels ?’’, on peut imaginer que de nombreuses entreprises de l’EdTech en rêvent et/ou travaillent déjà au concept. Mais cette révolution ne sera pas pour la prochaine année scolaire.
Éducation et IA, réalité virtuelle, apprentissage du code
Pour en savoir plus sur les apports de ces technologies pour les écoles, collèges, lycées et enseignement supérieur, trois experts dont Sophie Hirat, directrice marché éducation chez Econocom et Claude Terosier de Magic Makers ont répondu aux questions de BFM Business TV.