Réalité mixte, médicament connecté et impression 3D apportent déjà à la médecine et aux patients de nouvelles capacités. Basées sur des technologies de pointe, mais encore émergentes pour le secteur, elles dessinent les premiers contours de la santé optimisée par le digital.
La réalité mixe dans les blocs opératoires
Depuis la Google Glass et son principe de réalité augmentée, la visualisation ‘’augmentée’’ pour la formation et les interventions des professionnels de santé, mais aussi d’autres secteurs comme la maintenance ou l’architecture ont bénéficié de nombreuses innovations.
La réalité mixte, savante superposition de réel et de virtuel, a fait en 2017 une entrée très remarquée dans plusieurs hôpitaux, grâce à quelques équipes chirurgicales pionnières dans l’utilisation de masques de MR (pour Mixed Reality en anglais), comme le HoloLens de Microsoft.
Grâce à ces visières, les praticiens disposent en temps réel d’éléments anatomiques virtuels en 3D ou d’hologrammes, obtenus par la numérisation préalable des zones corporelles du patient. L’apparition de ces éléments virtuels dans les lunettes portées par les médecins et les mouvements de ces objets 3D sont commandés par geste ou commande vocale. Ils servent à préparer les interventions, les effectuer avec des techniques non invasives, une précision inégalée et plus de sécurité pour la santé du patient.
L’utilisation de la réalité mixte dans les blocs opératoires a d’ailleurs donné lieu à plusieurs premières mondiales au cours des 12 derniers mois, comme au Japon en décembre 2016 , ou tout récemment en France, avec la pose d’une prothèse d’épaule dans le bloc de l’hôpital Avicenne AP-HP. L’opération a même été diffusée en live sur YouTube (ci-dessous). Depuis, cette vidéo exceptionnelle a été vue plus de 46 000 fois. Elle permet de comprendre et d’assister à cette intervention chirurgicale qui préfigure la chirurgie de demain.
L’Internet des Objets pour les médicaments
Qui aurait imaginé avaler une pilule avec une puce électronique pour être en meilleure santé ? Cette évolution radicale pour l’observance en mode IoT est maintenant actée. Depuis novembre 2017, le 1er médicament connecté contre la schizophrénie est commercialisable aux USA, grâce à l’aval de la Food and Drug Administration (FDA). Une fois en contact avec le liquide de l’estomac, le capteur intégré à la pilule confirme la prise du comprimé, via le patch sur le thorax du patient et son application mobile, voire même celle du médecin traitant
Grâce l’adaptation des nanotechnologies au secteur pharmaceutique, l’idée des médicaments connectés par micro-capteur ingérable a commencé à faire son chemin depuis plusieurs années. 2 entreprises, BodyCAP en France ou Protheus Health Digital aux USA sont rapidement passés . BodyCAP travaille avec son dispositif e-Celsius sur la pilule connectée capable de mesurer la température corporelle en continu et donc d’alerter les médecins en cas de fièvre. Quant à Protheus Health, c’est la société qui a gagné une partie de la bataille. Son innovation est à la source du 1er médicament connecté, validé par une agence gouvernementale.
L’impression 3D pour les prothèses
L’impression 3D au service de la santé et des implants à la demande a démontré son potentiel. Et ce marché devrait représenter d’ici 2 ans quelque 2,3 milliards de dollars selon l’étude Allied Market Research. Les résultats de prothèses fabriquées en impression 3D sont toujours impressionnants, de bonnes nouvelles et souvent largement médiatisés. Ils font aussi avancer l’idée de l’humain bionique. Et surtout que cette technologie s’applique un peu plus chaque jour à faire des miracles en chirurgie réparatrice grâce aux mains, épaule, hanche, genou, mâchoire articulés ou oreille conçus sur mesure.
Aller encore plus loin que le handicap et sauver des vies, l’impression 3D s’y attelle déjà, en travaillant sur les organes ou la peau artificielle. En France, des implantations de trachées artificielles en silicone, fabriquées par la startup AnatomikModeling ont récemment permis d’améliorer l’espérance de vie et le confort de patients ayant subi une transplantation pulmonaire. Et c’est encore une première mondiale.