Avez-vous la fibre d’un éthicien, d’un ‘’psydesigner’’, d’un ‘’egoteller’’ ? Très mystérieux et futuristes, ces métiers sont en devenir avec la montée en puissance de l’IA. D’ores et déjà, sur le marché de l’emploi, les ingénieurs et développeurs en data/intelligence artificielle font partie des experts recherchés.
« L’intelligence artificielle, c’est l’art de la programmation qui permet à un algorithme, un ordinateur, de réaliser des tâches subtiles en tenant compte de nombreux paramètres ». Volontairement floue, cette définition donnée par le mathématicien Cédric Villani correspond aux multiples cas d’usages de l’IA, futurs ou déjà à l’œuvre, comme avec le ciblage publicitaire, l’assistance vocale, les chatbots et robots ou les solutions d’analyse et de maintenance prédictive.
Industrie, transport, santé, éducation, mobilité, cybersécurité, commerce, jeux vidéo, marketing, gestion des ressources humaines… tous les secteurs d’activité et de nombreux métiers évoluent déjà, ou évolueront rapidement grâce aux algorithmes, au machine learning et au deep learning. « L’IA va bouleverser des pans entiers de l’activité de notre pays. Ceci réclamera de nouvelles compétences individuelles et collectives que nous nous attachons d’ores et déjà à développer en interne comme chez nos clients pour leur permettre de saisir toutes les opportunités de l’IA. » précise Robert Bouchard, CEO d’Econocom.
Quels sont les profils recherchés autour de l’IA ?
Preuve que les entreprises amorcent déjà l’introduction de l’intelligence artificielle dans leur organisation, dans les pays anglophones, les offres de recrutement mentionnant cette expertise ont plus que doublé en 3 ans, selon Indeed, le métamoteur de recherche d’emplois.
En France, le portail emploi des cadres de l’APEC affiche quant à lui plus de 250 offres récentes autour de l’IA : ingénieur, chef de projet, architecte, expert en computer vision ou chatbot…
- Ingénieurs IA: ils constituent la dominante des offres, avec des profils recherchés de haut niveau (Bac +5, ingénieur, Master 2 ou doctorant en IA). Ils sont en quelque sorte les créateurs et penseurs de l’IA car leur rôle consiste à concevoir des solutions capables de résoudre des problèmes complexes et de raisonner avec une logique proche de celle de l’humain. Souvent affiliés au département R&D d’une organisation, ces professionnels peuvent intervenir sur des projets d’automatisation, de robotisation pour, entre autre exemple, la gestion de processus industriels.
- Développeurs data/IA: ils ont pour mission de programmer la collecte de données pour ‘’nourrir’’, entraîner, tester, améliorer un système d’IA (identification d’objet, de langage, assistant virtuel, chatbot, recommandation, analyse prédictive, etc.), développer les applicatifs et interfaces de restitution. Les compétences en IA et en programmation demandées peuvent varier sensiblement en fonction des projets et du secteur d’activité des entreprises. Actuellement, les postes proposés requièrent un niveau Bac +4/5 en informatique ou mathématique, en informatique linguistique, data et statistique, la maîtrise de langages de programmation et des connaissances en machine et deep learning.
De nouveaux métiers pour concevoir l’IA au plus près de l’humain
Éthicien IA, psydesigner ou egoteller, ces appellations sont susceptibles d’évoluer et concerneront peut-être les actuels ingénieurs et développeurs. S’intéresser aux caractéristiques de ces futures fonctions peut s’avérer un atout. Mais en quoi consisteront-elles ?
- Éthicien: garant de la bonne morale (l’éthique) de l’IA, il devra concevoir en amont des règles algorithmiques, afin d’encadrer les sources d’apprentissage (données), de maîtriser les capacités et finalités des technologies autonomes pour respecter les principes fondamentaux du droit humain (liberté, responsabilité, prise de décision, respect des diversités, etc.).
- ‘’Psydesigner’’ et ‘’egoteller’’: avec des connaissances plus ou moins approfondies en psychologie, science cognitive, algorithme, design interface, expérience utilisateur, développement, les deux experts sont complémentaires. Le premier concevra le profil de l’IA, ‘’sa personnalité’’, ses principes d’interactions avec l’homme. Le deuxième sera en charge de scénariser cette personnalité, de « donner vie» à cette IA, selon le cadre établi par le psydesigner.
Conséquences de l’évolution annoncée des métiers de l’informatique avec l’IA et la nécessité de préparer aux métiers d’avenir : les acteurs de l’éducation et du numérique sont appelés à se mobiliser pour développer des formations autour de l’IA à tous niveaux, avec des cursus en formation initiale et continue. Un des vœux émis dans le rapport Cédric Villani.
Sources : JDD, Wikipedia, Le Journal du CM, Indeed/HiringLab, APEC, DigiSchool, Simplon.co , Ministère de l’Enseignement supérieur