Le poids des stéréotypes semble encore lourd dans les filières dîtes scientifiques. D’après un rapport de l’OCDE, les femmes n’obtiennent que 30% des diplômes en sciences et technologies. Malgré la mode du coding en France, les jeunes filles sont encore peu présentes dans les ateliers de code mais heureusement, de nombreuses actions sont menées pour les intéresser au monde numérique.
d’emplois dans la filière informatique, mais sur les 29% d’étudiants américains prêts pour répondre à cette demande, les femmes sont seulement 3% (source Girls who code).
L’apprentissage obligatoire du coding à l’école doit aujourd’hui donner l’opportunité à tous les enfants, filles ou garçons, de prendre goût à l’informatique. « Aujourd’hui on fait des ateliers à partir de 6 ans mais on a moins de filles que de garçons », souligne Claude Terosier, fondatrice de l’école de coding Magic Makers dans l’émission TechCo sur BFM Business. « Quand on a des filles, elles trouvent cela aussi intéressant, elles adorent, elles font leurs propres projets, sans influence, mais spontanément les parents amènent seulement leurs garçons et c’est dommage.»
L’informatique est toujours aujourd’hui un univers très masculin. Comme l’indique le site Slate, dans les écoles d’ingénieurs-développement Epitech et Epita, le taux d’étudiantes est très bas : 4,6% de filles pour la première, et 9,07% au sein de la seconde. Dans la nouvelle École 42 de Xavier Niel, on compte moins de 10% d’étudiantes. « Conséquence, les développeurs en entreprises ne comptent parmi eux que 9% de femmes. Sur le Vieux Continent, seules 15% des start-up innovantes ont été fondées par des femmes, et si l’on se tourne vers les 84 licornes américaines recensées en 2015, on ne trouve que 10% de femmes parmi les fondateurs ou cofondateurs », note le site Slate. Heureusement la prise de conscience de cette configuration a fait naître des initiatives locales et mondiales pour intéresser les jeunes filles au monde numérique de l’intérieur.
Les initiatives pour encourager les jeunes filles à coder
Girls who code
En 2012 aux États-Unis, Reshma Saujani a fondé l’association « Girls Who Code » en partenariat avec IBM, Dell et de nombreuses entreprises, avec pour mission de corriger le déséquilibre entre les sexes dans l’industrie numérique. Girls Who Code a depuis touché près de 40 000 jeunes filles, « Parmi les jeunes filles qui participent au programme, 93% poursuivent des études dans l’informatique », souligne Sophie Staton, « il faut leur mettre le pied à l’étrier le plus tôt possible ». Le programme vise à inscrire un million de femmes d’ici 2020.
Ateliers coding avec Sphero à l’école
Le fabricant de robots Sphero participe à des ateliers d’apprentissage du code, organisés dans les écoles où il essaye de mobiliser les filles autant que les garçons. Sphero propose aux enfants de créer des charriots avec des produits recyclés puis de les faire s’affronter dans une course de chars. « Dans les ateliers que nous animons dans les écoles franciliennes, nous sommes particulièrement attentifs aux petites filles. Dans une école de Saint Cyr l’École par exemple, nous avons imposé que les pilotes des chars soient des filles. Une consigne difficile à accepter pour les garçons mais qui a décuplé la confiance en soi des petites filles», explique le fabricant. « Elles étaient gênées au début de cette responsabilité mais elle ont finalement été impressionnantes ! Avec nos robots faciles à utiliser et ludiques, nous essayons de renforcer leur confiance en elles vis-à-vis de la technologie grâce à des rôles valorisants. »
Projet Micro:Bit /Tech will save us
En Angleterre, Bethany Koby, fondatrice et CEO de Tech Will Save Us et la chaine BBC ont donné en 2016 un appareil pour apprendre à coder à 1 millions d’enfants de 12 ans. Baptisé Micro:Bit, cet appareil ludique et simple à comprendre a été concu pour être le plus neutre possible, ni masculin, ni féminin, afin d’intéresser autant les filles que les garçons. « Notre mission est de créer des jouets et des expériences tech qui sont neutres sur le plan du genre, et de proposer des espaces créatifs dans lesquels les garçons et les filles se sentent à l’aise pour créer, imaginer, construire», explique Bethany Koby. « Permettre à la future génération d’appréhender les sujets STEM (Sciences Technology Engineering Maths) est crucial pour tous, garçons et filles.»
Hour of code avec Disney
Fin 2016 Disney a lancé une opération mondiale de codage en ligne avec un nouveau tutoriel « Vaiana : Naviguons dans le monde du Code ». Cette initiative destinée aux enfants du primaire fut portée par l’héroïne féminine Vaiana afin de motiver aussi les petites filles. Disney avait déjà lancé une opération autour du code avec la Reine des Neiges, de quoi motiver les plus indifférentes ! Utilisés par les ateliers de codage des Apple Stores et le site Code.org, les tutoriels « Vaiana : Voguons vers le code », ont été proposés en 23 langues dans 180 pays pour initier le plus largement possible aux bases du codage.
Film Code Girl
CodeGirl est un documentaire diffusé en 2015 sur Youtube racontant l’épopée de jeunes filles de 10 à 18 ans qui ont changé de vie grâce au code. Quelles que soient leurs origines, toutes ont changé leur vie et celle de leurs proches en inventant des applications mobiles innovantes.
Sources : Les Echos, Slate, Solutions Magazine, EveProgramme, TerraFemina