L’intelligence artificielle a été un des grands sujets du salon Paris Retail Week 2017. Et l’IA peut s’appliquer en surface de vente aux smart caméras, mais pas uniquement pour la vidéosurveillance. Grâce à la reconnaissance visuelle et aux données recueillies par ces dispositifs, les enseignes peuvent aussi personnaliser des offres et des services. Explications.
L’analyse d’image via l’IA est un domaine plein de promesses et il s’affirme comme un nouvel atout pour la distribution. Au Paris Retail Week, comme à la dernière édition de Futur en Seine, la start-up Angus.ai l’a démontré avec son concept de ‘’Retail Intelligent Vision’’. En analysant en temps réel les flux d’images captés par des caméras dans les grandes surfaces, le logiciel est capable de traduire en intérêt ou désintérêt, les mouvements d’un client dans les rayons, de deviner ses humeurs, voire ses hésitations. Le croisement de ces informations permet alors d’alerter via mobile un vendeur.
L’outil a, pour le moment, 2 vocations. La première consiste à aider les retailers à mieux gérer l’approvisionnement de leurs rayons, à proposer le bon produit au bon endroit selon les comportements d’acheteurs, à promouvoir sur des displays interactifs des produits spécifiques selon les typologies de clientèle. La seconde mission de la solution Angus.ai vise à initier un accompagnement sur mesure du client grâce à un membre de l’équipe de vente, déjà au fait de l’attitude à adopter.
Vidéo analytics en magasin : un marketing paradoxalement moins intrusif
La reconnaissance visuelle s’envisage donc comme un nouveau levier de personnalisation des offres et des services à disposition des retailers, sans déshumaniser le point de vente digitalisé, ni assaillir le client de notifications sur son smartphone.
Pour les retailers, c’est donc l’occasion d’utiliser des techniques de ciblage sur mesure, jusqu’à présent l’une des grandes forces des géants du e-commerce, avec la proximité en plus. Autre avantage en termes de ventes qu’argumente Gregor Maciak, directeur des solutions digitales innovantes au sein de la business unit Digital Application Services d’Econocom, « via ces caméras qui analysent l’expression des clients, on peut anticiper les comportements clients et prédire plus facilement si un produit va marcher, et pour quel type de clientèle ».
La technologie est efficace mais moins intrusive. En effet, ces évolutions autour de l’intelligence artificielle au service des ventes va aussi dans le sens des attentes des consommateurs comme le souligne Gregor Maciak : « si le Big Data est considéré par beaucoup comme intrusif, le client a tendance à ne pas s’opposer à ce que l’on récolte des données sur lui si cela peut lui apporter un service en plus ». La remarque vaut aussi pour la reconnaissance faciale selon le grand sondage RichRelevance.
Capter notre attention et de nos émotions : un graal pour annonceurs et retailers
Proximité, affinité, relation privilégiée avec un vendeur restent les points forts des magasins physiques, avec le digital en coulisse pour individualiser les services et rendre plus fluide le parcours d’achat. La reconnaissance visuelle et faciale semble pouvoir s’affirmer dans ce domaine, à en croire les solutions qui se multiplient. Elles ciblent les retailers, par exemple la solution ‘’Real Crowd Insights’’ de Microsoft qui promet également de reconnaître un consommateur déjà entré dans le magasin. Le marché des annonceurs est aussi très prisé par les sociétés innovantes dans le domaine, avec pour objectif d’optimiser les campagnes en affichage dynamique, un créneau investi, entre autres, par la société française Quividi depuis 10 ans.
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Sources : L’Usine Digitale, JDN, FrenchWeb, E-marketing